Deux jours après avoir publié un article sur une rixe entre gangs rivaux, le rédacteur en chef d’un quotidien local bangladais a été victime d’une tentative de meurtre à l’arme blanche.
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 19 mai 2022.
Deux jours après avoir publié un article sur une rixe entre gangs rivaux, le rédacteur en chef d’un quotidien local bangladais a été victime, le 14 mai, d’une tentative de meurtre à l’arme blanche. Reporters sans frontières (RSF) appelle les autorités à ne pas laisser cette agression impunie.
Tombé dans une embuscade, il a échappé de justesse à la mort. Mohammad Rashid Chowdhury, 28 ans, rédacteur en chef du quotidien local Dainik Agrabani Pratidin, a été attaqué à l’arme blanche par une bande mafieuse dans la soirée du samedi 14 mai 2022, alors qu’il rentrait de son travail dans la ville de Narayanganj, dans la banlieue sud de Dacca, la capitale du Bangladesh. Grièvement blessé, le journaliste ne doit son salut qu’à l’intervention de passants. Il a été transféré à l’hôpital, mais son pronostic vital n’est heureusement pas engagé.
Deux jours plus tôt, le journaliste avait publié un article sur une rixe qui venait d’éclater entre des bandes criminelles rivales de sa ville. Selon le secrétaire général du Club de la presse de Narayanganj, Syed Sifat Al Rahman, c’est ce qui explique l’attaque menée contre lui. La police aurait identifié deux des agresseurs, mais aucun suspect n’a encore été arrêté.
« Nous appelons les autorités bangladaises à immédiatement faire la lumière sur cette tentative de meurtre, à assurer la protection future du journaliste et à arrêter au plus vite les coupables et leurs commanditaires, déclare le responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF, Daniel Bastard. Il est urgent que le gouvernement de la Première ministre Sheikh Hasina mette fin à l’impunité des crimes contre les journalistes. »
Violences policières, attaques par des militants politiques, assassinats orchestrés par des milieux jihadistes ou des réseaux mafieux… Les agressions subies par les reporters du pays restent souvent impunies. Ces dix dernières années, RSF a dénombré au moins 18 journalistes ayant été tués au Bangladesh. Parmi eux, Ilyas Hossain avait été assassiné fin 2020 par une bande mafieuse de la même ville de Narayanganj en raison de son travail.