Reporters sans frontières dénonce l'absence d'information objective dans le paysage médiatique iranien depuis le 21 mai 2009, date de lancement de la campagne pour l'élection présidentielle.
(RSF/IFEX) – Paris, le 10 juin 2009 – Reporters sans frontières dénonce l’absence d’information objective dans le paysage médiatique iranien depuis le 21 mai 2009, date de lancement de la campagne pour l’élection présidentielle, prévue le 12 juin. Pendant cette période, au moins 15 journalistes ont été convoqués ou menacés dans les villes de Machhad, Ahvaz, Sanandaj, Khoram Abad, Khohdasht et Tabriz. Tous sont poursuivis en justice pour avoir critiqué le président sortant ou exposé clairement leur opinion politique dans des articles.
Selon les estimations de Reporters sans frontières, les candidats opposés à Mahmoud Ahmadinejad ont eu moins de deux heures pour s’exprimer sur les radios et télévisions nationales.
Le temps de parole du Président s’élève à dix fois le leur. Lors des quatre débats entre les différents candidats, chacun disposait de quarante minutes de temps de parole. Or, le 10 juin, le Président sortant Mahmoud Ahmadinejad disposait de quarante-cinq minutes, seul, pour s’adresser aux électeurs. De plus, certains reportages diffusés à la suite des débats télévisés qui se sont tenus depuis le début de la campagne relayaient des informations favorables à Mahmoud Ahmadinejad.
« Les quelque 46 millions d’électeurs iraniens appelés à voter le 12 juin auront été privés, pendant toute la campagne, d’une information indépendante dans les médias nationaux. Les journalistes iraniens sont surveillés par les autorités et ne peuvent pas rendre compte objectivement des débats et enjeux politiques à leurs concitoyens. Malgré la multitude de titres officiels, l’information est uniforme. La radio et la télévision sont utilisées par le gouvernement. Les journaux qualifiés d »opposition’ servent avant tout les intérêts des autres candidats. Ce ne sont, malheureusement pas des espaces libres », a déclaré Reporters sans frontières.