(RSF/IFEX) – Le 7 août 2004, Journée de la presse en Iran, le ministère iranien de la Culture et de l’Orientation islamique a décerné des prix à la presse. Le même jour, des journalistes boycottant cette cérémonie officielle se sont rassemblés et ont observé une journée de grève de la faim pour continuer de protester […]
(RSF/IFEX) – Le 7 août 2004, Journée de la presse en Iran, le ministère iranien de la Culture et de l’Orientation islamique a décerné des prix à la presse. Le même jour, des journalistes boycottant cette cérémonie officielle se sont rassemblés et ont observé une journée de grève de la faim pour continuer de protester contre la répression de la liberté de la presse.
« Alors qu’elles organisent un pseudo hommage au travail des journalistes, les autorités cherchent dans le même temps à les priver de leur droit au travail et poursuivent, chaque jour, leur entreprise de répression », a déclaré RSF, avant d’ajouter : « Nous réaffirmons notre soutien au mouvement des journalistes iraniens qui refusent avec courage de se laisser museler et nous demandons aux autorités iraniennes d’entendre leurs revendications ».
Le 7 août a été marqué par la protestation des journalistes qui entendaient poursuivre leur mouvement, débuté le 26 juillet par un sit-in de plus de 250 personnes devant l’Association des journalistes, à Téhéran (consulter l’alerte de l’IFEX du 29 juillet 2004). Pour eux, il s’agissait d’une journée de « deuil » consécutive à la fermeture des grands titres de la presse réformatrice et aux menaces qui planent sur la profession. Fin juillet, Saïd Mortazavi, procureur de Téhéran, a en effet annoncé que des journalistes ayant collaboré à des journaux suspendus seraient interdits d’exercer leur métier (consulter l’alerte du 29 juillet 2004). Les journalistes ont lancé par ailleurs un appel à la solidarité internationale afin d’appuyer leur mouvement.
C’est également le 7 août qu’Emadoldin Baghi, figure de proue de la presse réformatrice, devait comparaître devant le procureur de Téhéran.
Le motif de cette énième convocation depuis sa libération, en février 2003, ne lui a pas été notifié. Il avait été condamné en octobre 2000 à trois ans de prison ferme, pour « atteinte à la sécurité nationale » et « propagation de fausses nouvelles » (consulter des alertes du 29 juin et 5 mars 2004 et 8 décembre 2003). Depuis sa libération, il a notamment assuré la rédaction en chef du quotidien réformateur « Jomhouriat » (suspendu le 18 juillet dernier). Baghi est également le fondateur d’une association de défense des droits des prisonniers.