(JED/IFEX) – Oboul Okwess, journaliste et chargé des missions à Numerica TV, chaîne privée émettant à Kinshasa, capitale de la RD Congo, a été brièvement interpellé, vendredi 28 septembre 2007, par trois agents de la police judiciaire, munis d’un mandat d’amener et agissant pour le compte de la commission nationale de censure. Arrêté à son […]
(JED/IFEX) – Oboul Okwess, journaliste et chargé des missions à Numerica TV, chaîne privée émettant à Kinshasa, capitale de la RD Congo, a été brièvement interpellé, vendredi 28 septembre 2007, par trois agents de la police judiciaire, munis d’un mandat d’amener et agissant pour le compte de la commission nationale de censure.
Arrêté à son domicile, situé dans la commune de Kalamu, aux premières heures du matin, le journaliste a été immédiatement conduit au parquet de grande instance de Kinshasa/Gombe, siège de la commission, où il a été entendu par un officier de police judiciaire (OPJ) avant d’être enfermé, pendant quatre heures, dans le cachot dudit parquet.
Aussitôt alerté, Journaliste en danger (JED) s’est rendu sur le lieu et a pu apprendre que le journaliste était poursuivi, en sa qualité de directeur présumé des programmes de Numerica TV, à la suite de la diffusion ces derniers jours d’un spot publicitaire, « non autorisé par la commission » et faisant la promotion d’une école privée de Kinshasa. L’officier instructeur a invoqué une directive de la commission de censure adressée, il y a quelques temps déjà, à tous les organes audiovisuels, dans laquelle la commission considérait comme pénalement responsable tout directeur des programmes en cas de diffusion par sa station d’un élément non autorisé ou interdit. A cette accusation, le journaliste a fait valoir qu’il n’exerçait plus, depuis peu, les fonctions de directeur des programmes au sein de sa station.
Joint au téléphone par JED, l’un des responsables de Numerica TV a reconnu avoir reçu, il y a quelques jours de cela, un »document » de la commission de censure reprenant une liste des différentes taxes à payer à la commission. Mais « ce document n’avait rien à avoir avec la diffusion des programmes non autorisés ou interdits », a-t-il déclaré en dénonçant une « interpellation illégale ».
Selon les informations obtenues par JED, le même journaliste avait été interpellé, au mois de juillet 2007, alors qu’il exerçait encore les fonctions de directeur des programmes par la même commission de censure à la suite de la diffusion, par sa chaîne, d’un concert d’un artiste musicien congolais.
A l’issue de cette audition, l’OPJ a sommé la chaîne Numerica TV de régulariser sa situation dans les 48 heures, faute de quoi il se verrait obligé d’interpeller l’actuel directeur des programmes.