(RSF/IFEX) – Le 21 août 2002, la police pakistanaise a enregistré une plainte contre Shaheen Sehbai, directeur du journal en ligne « South Asia Tribune » et ancien journaliste du quotidien « The News », exilé aux États-Unis, pour un « cambriolage » qu’il aurait commis en février 2001. « Le harcèlement dont est victime Shaheen Sehbai atteint des proportions qui confinent […]
(RSF/IFEX) – Le 21 août 2002, la police pakistanaise a enregistré une plainte contre Shaheen Sehbai, directeur du journal en ligne « South Asia Tribune » et ancien journaliste du quotidien « The News », exilé aux États-Unis, pour un « cambriolage » qu’il aurait commis en février 2001.
« Le harcèlement dont est victime Shaheen Sehbai atteint des proportions qui confinent aujourd’hui au ridicule. Il serait grand temps que le gouvernement pakistanais cesse de répondre à ceux qui exercent leur droit à informer par l’intimidation ou la diffamation », a déclaré Robert Ménard, le secrétaire général de RSF, dans une lettre adressée au ministre fédéral de l’Intérieur, Moin-ud-Din Haider. L’organisation a demandé le classement sans suite de la plainte qui équivaut à un bannissement du journaliste de son pays.
Le 21 août, Khalid Hijazi, ancien mari d’une cousine du journaliste Sehbai et employé des quartiers généraux de l’armée, a déposé une plainte contre le journaliste pour « vol à main armé » commis à son domicile le 22 février 2001. La plainte a été enregistrée par la police de Rawalpindi.
Sehbai a quitté le Pakistan en mars 2002, après avoir démissionné de son poste de chef de service du quotidien anglophone « The News ». À l’époque, RSF avait demandé au ministre de l’Information une enquête sur les « pressions gouvernementales » qui avait conduit le journaliste à démissionner. En juillet dernier, Sehbai a lancé depuis Washington le « South Asia Tribune » (www.satribune.com), un journal d’investigation en ligne, dans lequel il a exposé plusieurs scandales relatifs à la corruption et aux atteintes aux droits de l’homme du gouvernement de Pervez Musharraf. Sehbai a déclaré à RSF que cette affaire de cambriolage était une « accusation fabriquée de toutes pièces par les militaires », ajoutant que la police avait perquisitionné, le 21 août, le domicile de plusieurs de ses proches. Des membres de sa famille ont également été harcelés par des hommes en uniforme.