(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au Préfet de police de Paris, Jean-Paul Proust, RSF s’est inquiétée du cambriolage, le 3 juin 2001, des locaux des « Dossiers du Canard enchaîné » à Paris. « La journaliste dont l’ordinateur a été volé enquêtait sur des affaires militaires et cette affaire de cambriolage mérite une enquête approfondie » a déclaré […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au Préfet de police de Paris, Jean-Paul Proust, RSF s’est inquiétée du cambriolage, le 3 juin 2001, des locaux des « Dossiers du Canard enchaîné » à Paris.
« La journaliste dont l’ordinateur a été volé enquêtait sur des affaires militaires et cette affaire de cambriolage mérite une enquête approfondie » a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Nous vous demandons d’accorder à cette affaire toute l’attention qu’elle mérite et de bien vouloir nous tenir informés des résultats des investigations » a ajouté Ménard.
Selon les informations recueillies par RSF, les locaux des « Dossiers du Canard enchaîné », rue des Petits Pères à Paris, ont été cambriolés dans la nuit du 2 au 3 juin. Deux coffres ont été fouillés, et l’ordinateur portable de la journaliste Brigitte Rossigneux, qui traite des questions de défense, a été volé. Une enquête de police a immédiatement été ouverte. La journaliste s’interroge sur les raisons de ce vol, qui pourrait être motivé par la volonté d’identifier le nom de ses contacts, notamment au ministère de la Défense.
Le 2 mai, « Le Canard enchaîné » avait révélé une surveillance anormale des même locaux, le 21 mars, par un individu circulant dans un véhicule appartenant, selon l’immatriculation relevée, à la Préfecture de police. L’individu, observé par la concierge de l’immeuble, prenait en photos l’étage du bureau de la journaliste. Une enquête avait été confiée à l’Inspection générale des services (IGS) du ministère de l’Intérieur. Le 18 mai, Proust avait indiqué à RSF dans une réponse à un courrier de l’organisation, que « la plaque d’immatriculation relevée est utilisée par au moins deux fonctionnaires différents, dont un intervient sur le 2ème arrondissement de Paris, et a pour habitude de se garer dans le secteur de la rue des Petits Pères, notamment à l’heure du déjeuner. Aucun de ces deux fonctionnaires ne correspond au signalement décrit par la concierge de l’immeuble ». Le Préfet de police avait par ailleurs « réaffirmé avec force que les services placés sous son autorité n’ont été impliqués à aucun moment dans une quelconque opération de surveillance de l’hebdomadaire « Le Canard Enchaîné' ».