(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au Premier ministre, Zhu Rongji, RSF a protesté contre l’arrestation de Bei Ling et la saisie des exemplaires de la revue littéraire qu’il dirige, « Tendency ». L’organisation s’est également élevé contre l’interpellation de Ma Xiaoming, de la chaîne de télévision publique de Shaanxi (nord-ouest du pays), et contre le licenciement […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au Premier ministre, Zhu Rongji, RSF a protesté contre l’arrestation de Bei Ling et la saisie des exemplaires de la revue littéraire qu’il dirige, « Tendency ». L’organisation s’est également élevé contre l’interpellation de Ma Xiaoming, de la chaîne de télévision publique de Shaanxi (nord-ouest du pays), et contre le licenciement de trois journalistes de la chaîne de télévision publique de Zuhai (sud du pays). Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a recommandé au Premier ministre « de tout mettre en oeuvre afin que Bei Ling soit libéré et que ‘Tendency’ puisse circuler librement ». L’organisation a également demandé que les sanctions prises à l’encontre des journalistes de la télévision publique soient levées.
Selon les informations obtenues par RSF, Bei, poète et directeur du magazine littéraire « Tendency », a été arrêté par la police, le 11 août 2000, à son arrivée à Pékin où il devait s’entretenir avec des amis écrivains à propos du prochain numéro de la revue. Deux mille exemplaires de la dernière édition du magazine ont été confisqués. Plusieurs des articles n’avaient pas reçu l’autorisation de la censure des autorités chinoises. Depuis plusieurs mois, le gouvernement mène une campagne de répression contre les idées « occidentales bourgeoises » dans les médias. Le 14 août, la police a informé que Bei avait été transféré dans un centre pénitentiaire situé à la périphérie de Pékin, sans donner d’explication sur les motifs de sa détention.
Ma Xiaoming, journaliste de la chaîne de télévision de Shaanxi (nord-ouest de la Chine) a été interpellé, le 12 août, par la police alors qu’il devait rencontrer un journaliste américain du « Asian Wall Street Journal ». Ma Xiaoming enquête sur un mouvement de protestation de paysans contre les impôts dans la province de Shaanxi. D’après Frank Lu, directeur du Centre d’information pour les droits de l’homme et la démocratie, basé à Hong Kong, les autorités « ne veulent pas que [le conflit] s’ébruite », pour ne pas faire fuir les éventuels investisseurs étrangers.
Enfin, un représentant de la chaîne de télévision publique de Zuhai (sud de la Chine) a annoncé, le 11 août, que le rédacteur en chef et deux journalistes de la station avaient été démis de leurs fonctions pour avoir diffusé par inadvertance des images de la répression du « Printemps de Pékin » de 1989. Le 9 juillet, lors du journal télévisé du soir, la station avait diffusé un reportage sur l’ouverture d’une télévision par câble à Macao réalisé au moment où celle-ci diffusait des séquences de la répression du mouvement étudiant de la place Tienanmen. Quelques secondes d’images montrant les manifestants faisant face aux tanks étaient donc visibles à l’arrière plan sur le reportage de la télévision publique. Le directeur et le directeur adjoint de la chaîne ont également été sanctionnés. Macao bénéficie d’une plus grande liberté de la presse qu’en Chine où les événements de la place Tienanmen restent tabous.
RSF a également rappelé que dix journalistes et « cyber-dissidents » sont actuellement emprisonnés en Chine.