(RSF/IFEX) – Aloys Kabura, correspondant de l’Agence burundaise de presse (ABP, publique) à Kayanza (Nord), a été condamné le 18 septembre 2006 à cinq mois de prison ferme pour « rébellion » et « imputations dommageables » par un tribunal de Ngozi, a appris Reporters sans frontières. Incarcéré depuis le 31 mai, il était poursuivi pour avoir critiqué, dans […]
(RSF/IFEX) – Aloys Kabura, correspondant de l’Agence burundaise de presse (ABP, publique) à Kayanza (Nord), a été condamné le 18 septembre 2006 à cinq mois de prison ferme pour « rébellion » et « imputations dommageables » par un tribunal de Ngozi, a appris Reporters sans frontières. Incarcéré depuis le 31 mai, il était poursuivi pour avoir critiqué, dans un bar de la ville, l’attitude du gouvernement et la violence des forces de sécurité, lorsque, le 17 avril, une vingtaine de journalistes avaient été séquestrés pendant une demi-journée au domicile d’un député.
« Nous sommes très inquiets pour l’avenir de la démocratie au Burundi, car ce verdict est à la fois scandaleux et écoeurant. Il prouve d’abord que les services de renseignements burundais sont tout-puissants sur la police et la justice. Il révèle ensuite leur entêtement à punir durement ceux qui s’écartent de la ligne du parti, en dépit de toutes les tentatives de médiation et tous les appels à la raison. Enfin, il permet de maintenir en prison un homme malade, qui n’a commis aucun crime », a déclaré Reporters sans frontières.
Deux magistrats sont venus avertir Aloys Kabura du verdict prononcé à son encontre dans l’enceinte de la prison de Ngozi. Le tribunal a rendu sa décision en audience publique, mais en l’absence de la famille ou des avocats du journaliste.
Depuis sa troisième semaine de détention, Aloys Kabura est en mauvaise santé. Les appels à sa remise en liberté provisoire pour raisons médicales sont restés lettre morte.
Le journaliste qui, avant son arrestation, se disait surveillé et menacé par la police, avait réalisé, au mois de janvier, une enquête sur un trafic de sucre avec le Rwanda qui aurait été couvert par la police.