(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Jaime Mayor Oreja, président du gouvernement du Pays basque, Juan José Ibarretxe, et président du Parti national basque (PNV), Xabier Arzallus, RSF a vigoureusement protesté contre la tentative d’attentat contre le journaliste Carlos Herrera, à Séville (dans le sud du pays). Selon l’organisation, « cet acte […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Jaime Mayor Oreja, président du gouvernement du Pays basque, Juan José Ibarretxe, et président du Parti national basque (PNV), Xabier Arzallus, RSF a vigoureusement protesté contre la tentative d’attentat contre le journaliste Carlos Herrera, à Séville (dans le sud du pays). Selon l’organisation, « cet acte terroriste, particulièrement lâche, met en danger la sécurité de l’ensemble des journalistes espagnols ». « Nous exprimons, une nouvelle fois, notre vive préoccupation concernant la dégradation des conditions de travail des journalistes dans le Pays basque espagnol », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. L’organisation a par ailleurs rappelé que « de nombreux responsables et intellectuels basques ont récemment tenus des propos menaçant contre la presse qui ont crée un climat propice à de tels actes ». « Nous demandons aux autorités du Pays basque de se démarquer instamment de ces menaces et de condamner fermement cet acte terroriste », a ajouté l’organisation. Enfin, RSF a demandé au ministre de l’Intérieur de « s’engager personnellement à tout mettre en oeuvre afin d’assurer la sécurité des journalistes dans le pays ».
Selon des informations recueillies par RSF, le 27 mars 2000, un colis piégé a été envoyé au journaliste Herrera au siège de la Radio nationale espagnole (RNE), à Séville. L’explosif a été dissimulé dans une boîte de cigares adressée au journaliste. Ce dernier a eu des soupçons en soupesant le paquet et a pu avertir à temps la police qui a désamorcé la bombe.
Cette tentative d’attentat fait suite à l’explosion, le 21 mars, d’un engin artisanal devant le domicile des parents du journaliste Pedro Briongos, correspondant du quotidien El Correo, à Bilbao (dans le nord du pays) (voir l’alerte de l’IFEX du 22 mars). L’explosion, qui a endommagé la porte et l’escalier de leur domicile, n’avait pas fait de victimes. Les autorités espagnoles soupçonnent des milieux proches de l’Euskadi ta Askatasuna (ETA) d’être à l’origine de cet attentat. Des sympathisants de cette organisation avaient appelé, dans un « Manifeste » rendu public le 18 février à San Sébastian, au boycott de plusieurs médias nationaux, dont les quotidiens « El Correo », « El Diario Vasco » et « El Diario de Navarra ». Le lendemain, le président du PNV (un parti nationaliste) Arzallus, s’en prenait à de nombreux médias, notamment les journaux « El Correo », « El Pais » et « ABC », accusant un certain nombre de journalistes d’être des « anti-nationalistes basques ».