(JED/IFEX) – Nsimba Embete Ponte et Davin Tondo Nzovuanga, respectivement directeur et collaborateur du journal l' »Interprète », un petit bihebdomadaire privé paraissant à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, arrêtés depuis le mois de mars 2008, ont été condamnés, jeudi 27 novembre 2008, par le Tribunal de paix de Kinshasa/N’Djili, à, respectivement 10 et […]
(JED/IFEX) – Nsimba Embete Ponte et Davin Tondo Nzovuanga, respectivement directeur et collaborateur du journal l' »Interprète », un petit bihebdomadaire privé paraissant à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, arrêtés depuis le mois de mars 2008, ont été condamnés, jeudi 27 novembre 2008, par le Tribunal de paix de Kinshasa/N’Djili, à, respectivement 10 et 9 mois de prison ferme. La décision n’a été rendu publique qu’en milieu de semaine. Compte tenu du temps qu’ils ont passé dans les cachots de l’ANR (Agence Nationale des Renseignements) et au CPRK (Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa), les deux condamnés seront remis en liberté ce mois de décembre 2008 pour Davin Tondo et au mois de janvier 2009 pour Nsimba Embete.
Poursuivis initialement pour « colportage de faux bruits, atteinte à la sûreté de l’Etat et offense au chef de l’Etat », le journaliste et son collaborateur ont été finalement reconnu coupable d' »offense au chef de l’Etat », à la suite d’une série d’articles reprenant une rumeur sur l’état de santé du Président Joseph Kabila. Ils avaient été arrêtés, respectivement, les 7 et 29 mars 2008 à Kinshasa, par des agents de l’ANR qui les avaient conduits dans le cachot dit « ANR Fleuve » non loin des bureaux du premier ministre où ils ont passé trois mois de détention au secret. Le 6 juin 2008, ils ont été déposés au Parquet de Kinshasa/Matete avant d’être transférés au CPRK et leur dossier confié au tribunal de paix de Kinshasa/N’Djili. C’est depuis le 20 octobre 2008 que ce tribunal qui a connu au fond ce litige a pris l’affaire en délibéré. En violation de la loi qui impose 8 jours pour le prononcé du jugement, le tribunal de paix de N’Djili a pris un peu plus d’un mois.
Pour Journaliste en danger (JED), cette condamnation tardive n’est qu’une manière, pour la justice, de blanchir une bavure commise par l’ANR et ainsi justifier la détention prolongée des deux professionnels des médias.
Mise à jour des cas Ponte et Tondo: http://ifex.org/fr/content/view/full/94811