(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Ismaïl Ahmed El Ouazir, RSF a protesté contre la confirmation, par la cour d’appel, de la suspension de l’hebdomadaire « Al-Choumou » et la condamnation de son rédacteur en chef, Saif Al-Hadheri, à une peine de prison de six mois pour « diffamation ». Robert Ménard, secrétaire général […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Ismaïl Ahmed El Ouazir, RSF a protesté contre la confirmation, par la cour d’appel, de la suspension de l’hebdomadaire « Al-Choumou » et la condamnation de son rédacteur en chef, Saif Al-Hadheri, à une peine de prison de six mois pour « diffamation ». Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au ministre « d’user de toute son influence afin que cette sentence ne soit pas appliquée ». L’organisation a souligné qu’en janvier 2000, Abid Hussain, le Rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, a demandé « à tous les gouvernements de veiller à ce que les délits de presse ne soient plus passibles de peines d’emprisonnement, sauf pour des délits tels que les commentaires racistes ou discriminatoires ou les appels à la violence ». Enfin, RSF a rappelé qu’en août, le rédacteur en chef de ce journal, Al-Hadheri, avait fait l’objet d’une interdiction d’exercer sa profession de journaliste.
Selon les informations recueillies par RSF, le 28 mai 2001, la cour d’appel de Sanaa a confirmé la fermeture de l’hebdomadaire indépendant « Al-Choumou ». Son rédacteur en chef, Al-Hadheri, à été condamné à une peine de prison de six mois pour « diffamation ». L’hebdomadaire avait fait l’objet, le 8 novembre, de deux plaintes provenant du ministère de l’Information suite à des articles, parus fin octobre, considérés comme portant atteinte à l’honneur du président égyptien Hosni Moubarak et à des ministres yéménites. L’hebdomadaire avait accusé le président égyptien de « complicité avec Israël et les États-Unis concernant les causes arabes et nationalistes ». Outre la fermeture pour un mois, le journal « Al-Choumou » avait été condamné à verser une amende de 10 000 riyals (environ US$61; 89 euros). Al-Hadheri avait fait appel.
Le 6 août, Al-Hadheri, avait déjà été condamné par un tribunal de Sanaa à l’interdiction d’exercer sa profession pendant dix mois et à verser deux millions de riyals (environ US$12,100; 14,500 euros) de dommages et intérêts au ministre de l’Éducation et à son adjoint. Il avait été reconnu coupable de « diffamation » du ministre qu’il avait mis en cause dans une affaire de corruption. Le tribunal avait infligé au journal et à Hadheri d’autres amendes pour avoir publié des articles sur le déroulement du procès.