(RSF/IFEX) – RSF demande des explications aux autorités mauritaniennes, après l’arrestation de deux journalistes, le 25 avril et le 19 mai 2005, dans le cadre d’une série de rafles anti-islamistes. « Arrêter des journalistes est un acte sérieux qui exige une grande transparence, a déclaré l’organisation. Les rafles antiterroristes ne sauraient justifier l’utilisation de méthodes de […]
(RSF/IFEX) – RSF demande des explications aux autorités mauritaniennes, après l’arrestation de deux journalistes, le 25 avril et le 19 mai 2005, dans le cadre d’une série de rafles anti-islamistes.
« Arrêter des journalistes est un acte sérieux qui exige une grande transparence, a déclaré l’organisation. Les rafles antiterroristes ne sauraient justifier l’utilisation de méthodes de police les plus répressives et la détention au secret. Si Mohamed Mahmoud Ould Ebilmaali, a été jeté en prison pour livrer ses sources ou répondre de l’interview d’un cadre du mouvement islamiste qu’il a réalisée, nous ne pouvons qu’exprimer notre désapprobation et demander sa libération immédiate. En revanche, si les deux journalistes que nous avons dénombrés dans les prisons de Nouakchott ont été incarcérés pour des délits de droit commun, il est urgent que les autorités le disent ».
Ould Ebilmaali, rédacteur en chef du quotidien indépendant « Akhbar Nouakchott », journaliste de la version arabe du quotidien « Nouakchott-Info » et correspondant local de la radio publique allemande Deutsche-Welle, a été arrêté à son domicile, le 19 mai au matin. Dans un communiqué réclamant sa remise en liberté, sa rédaction affirme qu’il a été « kidnappé » par des hommes « enturbannés se présentant comme des policiers ». Selon des sources locales, les confrères de Ould Ebilmaali pensent qu’il a été arrêté après avoir publié, le 9 mai, une interview de Jemil Ould Mansour, porte-parole en fuite du Mouvement islamiste mauritanien.
Un journaliste de la télévision publique, Mohamed Ould Abderrahmane, a quant à lui été arrêté le 25 avril, lors d’une rafle anti-islamistes. Toutes les tentatives de RSF pour connaître les charges retenues contre lui ont été vaines.
Fin avril, les autorités mauritaniennes ont procédé à plusieurs coups de filet dans les milieux fondamentalistes religieux, accusant les dirigeants islamistes de s’être liés à des organisations étrangères, comme le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), mouvement extrémiste armé algérien qui a fait allégeance à Oussama ben Laden.