(CPJ/IFEX) – Ci-dessous, une lettre du CPJ au Premier minister haïtien Yvon Néptune, datée du 18 septembre 2003 : Le 18 septembre 2003 M. Yvon Néptune Premier Ministre de la République d’Haïti Bureau du Premier Ministre Port-au-Prince, Haïti Via facsimile: 011-509-298-3900 M. Premier Ministre: Au nom de la délégation du Comité pour la Protection des […]
(CPJ/IFEX) – Ci-dessous, une lettre du CPJ au Premier minister haïtien Yvon Néptune, datée du 18 septembre 2003 :
Le 18 septembre 2003
M. Yvon Néptune
Premier Ministre de la République d’Haïti
Bureau du Premier Ministre
Port-au-Prince, Haïti
Via facsimile: 011-509-298-3900
M. Premier Ministre:
Au nom de la délégation du Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ), dont les membres du conseil des directeurs Clarence Page, Franz Allina, et Paul Tash; Carlos Lauría, coordinateur du programme de CPJ Amériques, et moi-même, nous tenons à vous remercier du rendez-vous que vous nous avez accordé le 13 août pour discuter des conditions de liberté d’expression dans votre pays pendant notre visite de cinq jours, effectuée le mois dernier.
D’après les journalistes qui ont parlé avec nous en Haïti, la violence et les menaces contre des communicateurs y ont créé une atmosphère hostile et instable pour la presse. L’absence de progrès dans les enquêtes sur les meurtres à grand impact, ainsi que les attaques et menaces permanentes, ont généré une atmosphère d’impunité, poussant de nombreux journalistes à quitter le pays.
Suivant les enquêtes du CPJ, Haïti est placé parmi les lieux les plus violents pour exercer le journalisme dans l’hémisphère occidental, deuxième après la Colombie. Le gouvernement d’Haïti doit agir immédiatement pour empêcher la violence, l’intimidation, et l’impunité en faisant une enquête approfondie de ces attaques et menant ceux qui les auront perpétrées devant la justice.
Nous apprécions votre engagement afin de réviser une liste d’abus à la liberté d’expression documentés par le CPJ et de nous informer de l’état d’avancement des enquêtes judiciaires desdits cas, au cours du mois où vous aurez reçu cette lettre. Veuillez trouver ci-joint une liste de 11 violations à la liberté d’expression documentées par le CPJ depuis l’an 2000 [ndlr : la liste est disponible ici : http://www.cpj.org/protests/03ltrs/Haiti18sept03pl_Fr.html]. Nous apprécierons le fait de nous adresser des renseignements supplémentaires sur ces cas, même au cas où leur enquête aurait été faite de manière active pour la dernière fois. À l’avenir, le CPJ demandera des mises à jour périodiques pour déterminer les progrès dans chacun des cas de meurtre, attaque, ou menaces contre des journalistes qui ont été visés dû à leur métier.
Nous voudrions aussi recevoir une information détaillée sur l’état d’avancement des enquêtes sur les meurtres des journalistes Jean Dominique, assassiné en 2000, et Brignol Lindor, assassiné en 2001, ainsi que des détails sur l’enquête du meurtre du garde du corps de Michèle Montas, intervenu en 2002.
Nous vous rappelons que pendant notre entretien avec le Ministre de la Justice et la Sécurité Publique M. Calixte Delatour, le 13 août, le ministre a déclaré qu’il informerait le CPJ de l’état du cas au cours des deux semaines suivant notre entretien. Le CPJ n’a encore reçu aucune information du Ministre Delatour, et nous vous demandons de bien vouloir le prier instamment de répondre au plus vite.
Le CPJ valorise l’opportunité d’engager le gouvernement d’Haïti dans un dialogue fructueux sur la liberté d’expression et encourage les autorités à mettre au clair que les actes de violence et d’intimidation contre les journalistes ne sont pas tolérés.
Nous vous remercions de votre attention dans cette affaire et nous attendons donc de vos nouvelles.
Cordialement,
Ann K. Cooper
Directrice Exécutive