(JED/IFEX) – Ci-dessous un communiqué de presse de JED daté du 9 décembre 2005 : Dans un Rapport rendu public, le 9 décembre 2005 à Kinshasa, à l’occasion de la commémoration du 57è anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, Journaliste en danger (JED), organisation indépendante de défense et de promotion de la […]
(JED/IFEX) – Ci-dessous un communiqué de presse de JED daté du 9 décembre 2005 :
Dans un Rapport rendu public, le 9 décembre 2005 à Kinshasa, à l’occasion de la commémoration du 57è anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, Journaliste en danger (JED), organisation indépendante de défense et de promotion de la liberté de la presse en République démocratique du Congo, et Réseau d’alerte de l’OMAC (Organisation des médias d’Afrique centrale), a présenté une situation catastrophique de la liberté de la presse en RDCongo et a lancé un vibrant appel aux autorités congolaises pour qu’ils mettent fin à l’impunité à l’égard des prédateurs du droit d’informer et d’être informé, et qu’ils sécurisent les journalistes sur l’ensemble du territoire congolais à l’approche des élections.
Durant l’année 2005, indique le rapport de JED, la RDCongo a enregistré le taux le plus élevé des attaques contre les journalistes et les médias. Soit un total de 108 cas d’atteintes à la liberté de la presse dont un assassinat et 58 cas d’emprisonnements pour des plus ou moins longues périodes. Deux journalistes, Patrice Booto (Editeur directeur de Le Journal) et NTumba Lumenbu (Journaliste à La Tempête des Tropiques), se trouvent en prison au moment de la publication du présent rapport. Comparé à l’année dernière, l’année 2005 affiche une régression inquiétante de la situation de la liberté de la presse. En effet, l’année 2004 avait connu 66 cas d’attaques contre les journalistes et médias dont 23 cas de privation de liberté pour des plus ou moins longues périodes. Eu égard aux chiffres ci-dessus, l’année 2005 a connu une dégradation de 63 % de la situation de la liberté de la presse. Et les provinces à risques pour journalistes au Congo sont Kinshasa, le Kasaï Occidental et le Katanga.
L’assassinat de Franck Ngyke Kangundu de La Référence Plus, dans la nuit du 02 au 03 novembre 2005, constitue le fait le plus marquant de l’année en RDCongo. Pour JED, cet assassinat porte bien la marque des professionnels du crime et ne saurait être assimilé à un crime crapuleux. Raison pour laquelle JED rappelle la promesse faite, le 7 novembre 2005, aux professionnels des médias congolais par le Vice-président en charge des questions politiques et sécurité, M. Azarias Ruberwa, et réitère son exigence pour la mise sur pied d’une Commission d’enquête indépendante, seule à même d’établir toute la vérité dans ce crime qui a emporté non seulement le journaliste mais aussi son épouse.
Dans les autres pays d’Afrique centrale, la situation de la liberté de la presse durant l’année qui s’achève aura été préoccupante au Tchad où la répression contre les journalistes s’est accentuée en milieu d’année avec au moins 12 cas de violations de la liberté d’informer et d’être informé. Pour sa part, le Rwanda maintient en prison 3 journalistes. Deux des trois journalistes ont totalisé 11 et 9 ans d’emprisonnement sans jugement. Il s’agit respectivement de Dominique Makeli et Tatiana Mukakibibi de Radio Rwanda accusés d’avoir participé au génocide de 1994.
A la suite de Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF) qui a signé la préface du rapport, JED déplore qu' »en Afrique, tuer un journaliste reste un acte trop souvent impuni ».
Plusieurs personnalités du monde politique et du corps diplomatique ont pris part à cette cérémonie au cours de laquelle JED a aussi présenté au public la Médaille Hermann Kesten qui lui a été décernée, le 13 novembre 2005, à Darmstadt (près de Francfort en Allemagne), par la section allemande de PEN International. Ce prix, JED l’avait dédié, notamment, à Franck Ngyke et son épouse ainsi qu’à tous les autres journalistes congolais tués ou portés disparus au cours des dix dernières années.
Le rapport intitulé « L’Etat de la liberté de la presse en Afrique centrale » répertorie tous les cas de violations de la liberté de la presse survenus dans 9 pays de l’Afrique centrale couverts par l’OMAC (Organisation des Médias d’Afrique Centrale) à savoir : Le Congo/ Brazzaville, le Cameroun ; le Gabon ; la République centrafricaine, le Rwanda ; le Burundi ; la Guinée Equatoriale ; le Tchad ; la République démocratique du Congo.