(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République fédérale de Yougoslavie, Slobodan Milosevic, RSF a exprimé sa vive inquiétude devant la détérioration de l’état de santé du journaliste serbe Miroslav Filipovic, incarcéré depuis le 22 mai 2000 à la prison militaire de Nis. « Nous vous demandons de prendre les mesures nécessaires à […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République fédérale de Yougoslavie, Slobodan Milosevic, RSF a exprimé sa vive inquiétude devant la détérioration de l’état de santé du journaliste serbe Miroslav Filipovic, incarcéré depuis le 22 mai 2000 à la prison militaire de Nis. « Nous vous demandons de prendre les mesures nécessaires à son état de santé afin que le journaliste puisse recevoir tous les soins nécessaires et que son hospitalisation soit prolongée jusqu’à son rétablissement complet », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. L’organisation a, par ailleurs, exigé à nouveau la libération immédiate du journaliste et l’abandon des charges qui pèsent contre lui.
Selon les informations recueillies par RSF, le 8 août, Filipovic a été transféré de la prison militaire de Nis à l’hôpital militaire de Belgrade, où il a été soigné pour des « troubles cardiaques ». Le même jour, Slavica, l’épouse du journaliste, a pu lui rendre visite. Sa fille, Ivana, a expliqué à RSF que son père était « physiquement atteint » par sa détention. Depuis le 31 juillet, le journaliste était examiné tous les jours à l’hôpital de Nis pour des malaises liés à des problèmes cardiaques. Alors que le médecin qui l’avait suivi préconisait son maintien dans le service durant la nuit, la direction de l’hôpital a obligé, jusqu’à hier, lundi 7 août, le journaliste à retourner tous les soirs à la prison militaire de Nis. Selon ses proches, Filipovic a perdu vingt kilos depuis le début de sa détention, en mai 2000.
Filipovic, correspondant du quotidien indépendant « Danas » et de l’Agence France-Presse à Kraljevo (centre de la Serbie), a été condamné, le 26 juillet, par le tribunal militaire de Nis, à sept ans de prison pour « espionnage » et « diffusion de fausses nouvelles ». Le journaliste a décidé de faire appel de sa condamnation devant la Cour suprême militaire. Il avait publié des articles dénonçant les exactions de l’armée yougoslave au Kosovo, sur le site Internet de l’Institute for War and Peace Reporting (IWPR), un institut indépendant basé à Londres, dont il est également le correspondant. Il avait été arrêté une première fois le 8 mai dans son appartement à Kraljevo par des membres des services de sécurité. Remis en liberté le 12 mai, il avait été réincarcéré dix jours plus tard.