La journaliste Reem Khalifa a été reconnue coupable d’avoir agressé physiquement deux médecins femmes et d’en avoir insulté une troisième.
(RSF/IFEX) – 14 novembre 2012 – Le 13 novembre 2012, la cour d’appel de Manama a confirmé la condamnation prononcée en première instance à l’encontre de Reem Khalifa. La journaliste a été reconnue coupable d’avoir agressé physiquement deux médecins femmes et d’en avoir insulté une troisième. Elle doit payer une amende de 100 BD (environ 210 euros) et verser 200 BD de compensations aux personnes qu’elle aurait agressées et 100 BD à celle qu’elle aurait insultée. Or la journaliste avait elle-même porté plainte contre ces trois médecins pour agression et insulte commises à son encontre à l’issue d’une conférence de presse.
Cette condamnation en appel montre à nouveau le manque total d’indépendance de la justice du Bahreïn. En effet, la cour n’a pas examiné les éléments fournis par l’avocat de Reem Khalifa. Le 23 octobre dernier, Reporters sans frontières avait saisi le Rapporteur spécial des Nations unies sur l’indépendance des juges et des avocats suite à la décision du tribunal de première instance de Manama, innocentant, la veille, la policière Lt Sarah Al-Moosa. Cette dernière était poursuivie pour ‘torture’ et ‘mauvais traitements’ dans l’exercice de ses fonctions, sur la journaliste bahreïnie, la correspondante de France 24 et Radio Monte Carlo Daouliya Nazeeha Saeed, lors de sa convocation à la station de police de Rifaa, le 22 mai 2011.
Par ailleurs, le 13 novembre 2012, un internaute, Ali Al-Haiki, a été condamné à quatre mois de prison pour “crime de lèse-majesté” pour des postes sur Twitter. Le 5 novembre, deux cybermilitants, Salman Darwish et Ali Mohamed Watheqi, avaient écopé de peines d’un mois et de quatre mois de prison pour les mêmes charges. Le 1er novembre déjà, un premier net-citoyen, Abdullah Al-Hashemi, jugé dans la même affaire, avait été condamné à six mois de prison ferme pour “insulte au Roi”. Ces quatre net-citoyens, arrêtés le 16 octobre dernier pour “diffamation de personnes publiques sur des médias sociaux”, avaient plaidés non coupables à l’ouverture de leur procès le 22 octobre. D’après le ministère de l’Intérieur, une cinquième personne serait toujours recherchée. La cour a également ordonné la confiscation des ordinateurs et téléphones portables des quatre activistes.