Le film était soupçonné de discréditer le président John Evans Atta Mills.
(MFWA/IFEX) – Le 28 mai 2011, un contingent d’éléments de la sécurité nationale a fait une descente dans les locaux de Nyankonton Films, une société de distribution de films basée à Accra, et a confisqué des vidéodisques d’un nouveau film ghanéen intitulé : « Atta Mortuary Man » [Atta, l’Agent de Morgue] qui devait sortir le 30 mai.
L’équipe composée d’éléments de sécurité en tenue civile et de policiers a emporté 13 000 vidéodisques et des matériels publicitaires d’accompagnement. M. Augustine Abbey, président de l’Association des Marchands et des Producteurs de Films, et George Walker, un marchand de films, ont été convoqués au bureau de la Sécurité nationale. Ils ont été libérés après trois heures sans qu’aucune inculpation ne soit portée contre eux.
Le journal « Daily Guide », une publication privée, a rapporté que les éléments de la sécurité nationale ont soupçonné que le film avait des connotations politiques qui cherchaient à discréditer John Evans Atta Mills, le président ghanéen et chef du parti au pouvoir, le Congrès national démocratique (NDC).
« Atta Mortuary Man » est devenu très populaire après que l’ancien président Jerry John Rawlings, qui a tendance à injurier et à faire des remarques dégradantes à l’endroit de ses opposants politiques, a fait allusion à un certain « Atta », un agent de morgue, qui, aux dires de l’ancien président, était un ami. Cette allusion a été faite lors d’un discours prononcé à l’occasion d’une convention du NDC tenu en février. Beaucoup de Ghanéens pensent que cette allusion cherchait à tourner en dérision le président en exercice et leader du parti de Rawlings qui est mal vu de celui-ci depuis quelque temps.
En juillet, le NDC organisera une convention en vue d’élire un candidat pour les élections législatives de 2012 auxquelles participeront deux grandes personnalités du parti, le président Mills et la femme de l’ancien président Rawlings, Nana Konadu Agyemang Rawlings.
Toutefois, M. Eric Asante, le producteur du film, a nié que le film a un rapport avec la politique.
Selon lui, le film concernait plutôt un jeune homme très riche appelé « Atta » qui menait un train de vie dissolu et a fini par se faire embaucher à la morgue. Asante s’est demandé pourquoi d’autres films qui avaient des connotations politiques présumées étaient en vente.
La Sécurité nationale et les producteurs de films devaient se réunir le 30 mai en vue de discuter de cette affaire.