(RSF/IFEX) – Au moins huit hommes armés ont investi dans la nuit du dimanche 2 juillet 2006 les locaux de Radyo Cagayano, radio communautaire proche des organisations de gauche située dans le nord des Philippines, et ont mis le feu au bâtiment. Les six membres du personnel, ligotés par les assaillants, ne souffrent que de […]
(RSF/IFEX) – Au moins huit hommes armés ont investi dans la nuit du dimanche 2 juillet 2006 les locaux de Radyo Cagayano, radio communautaire proche des organisations de gauche située dans le nord des Philippines, et ont mis le feu au bâtiment. Les six membres du personnel, ligotés par les assaillants, ne souffrent que de blessures légères.
Reporters sans frontières condamne cette attaque contre une radio qui vient à nouveau remettre en question la liberté de la presse dans certaines régions des Philippines. « Nous demandons que l’enquête ordonnée par la présidente Gloria Macapagal fasse toute la lumière sur cette affaire, que les responsables soient jugés et que le gouvernement philippin prenne les mesures nécessaires pour que les attaques menées contre les médias ne se reproduisent plus », a déclaré l’organisation.
Le 2 juillet 2006 à 2 heures du matin (heure locale), au moins huit hommes armés ont pénétré dans le bâtiment hébergeant la station communautaire Radyo Cagayano, située dans la province de Cagayan au nord de Manille. Portants des masques, ces hommes ont menacé de leurs armes les six employés présents sur les lieux, dont la directrice de la radio Susan Mapa, avant de les attacher et de mettre le feu au bâtiment. Le personnel en état de choc a pu quitter la radio et ne souffre aujourd’hui que de blessures légères.
L’Union Nationale des Journalistes Philippins (NUJP) accuse l’armée sur la base d’indices relevés par le personnel agressé. Elle dénonce également l’inaction de la police qui, située à seulement 300 mètres des locaux de la radio, n’est intervenu que 3 heures après l’assaut.
« L’armée est le seul groupe ayant un motif de mener une telle attaque. Elle a vraiment été prise à partie par les programmes de cette radio », a affirmé le député de gauche Teodoro Casino.
Cet assaut s’inscrit dans une longue liste d’attaques généralement menées contre des personnalités et militants de gauche. Les journalistes sont régulièrement pris pour cible dans ces attaques imputées aux militaires. Le lieutenant-colonel Leopoldo Galon Jr a cependant réfuté l’implication de l’armée dans cet incendie. La présidente philippine Gloria Arroyo a immédiatement ordonné une enquête.