L'attaque s'est produite malgré que la direction de la Refondation a conclu un accord avec des éléments des Forces Républicaines pour assurer la protection des locaux de la société.
(MFWA/IFEX) – L’imprimerie du groupe de presse La Refondation, éditeur de « Notre Voie », un quotidien appartenant à Laurent Gbagbo, l’ancien Président de la République de Côte d’Ivoire, actuellement en détention, a été détruite le matin de bonne heure le 22 avril 2011, par des incendiaires non identifiés qui ont investi les locaux à Abidjan et ont mis le feu aux machines.
L’attaque a fait suite à une précédente qui s’était produite le 13 avril, deux jours après la capture de Laurent Gbagbo par les forces loyales au Président Alassane Ouattara. Les hommes armés soupçonnés d’être des éléments proches du Président Ouattara auraient pillé et détruit le matériel technique des journaux « Notre Voie » et « Le Temps ».
La correspondante de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) a rapporté que l’attaque s’est produite en dépit du fait que la direction de la Refondation a conclu un accord avec des éléments des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) pour assurer la protection des locaux de la société.
Selon la correspondante, tous les journaux pro-Gbagbo ne paraissent plus dans les kiosques depuis le 18 avril et la plupart des journalistes qui ont pris fait et cause pour Gbagbo vivent au secret, prétendument pour des raisons de sécurité.
L’un des journaux, « Le Temps », qui de temps en temps publie une version en ligne, a le 15 avril accusé le Gouvernement Ouattara de préparer un plan systématique « pour tuer tous les journalistes pro-Gbagbo » et qu’une réunion à cet effet s’est tenue lors de laquelle une liste noire de 17 journalistes a été dressée. Cette allégation a été réfutée par les autorités pro-Gbagbo.
Marcel Legré, un opérateur de machine de l’imprimerie, a été violemment tué par des militants pro-Gbagbo lors d’une confrontation armée survenue le 28 février à Koumassi, un quartier de la ville d’Abidjan.