(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre sri lankais des Postes, des Télécommunications et des Médias, Mangala Samaraweera, RSF s’est inquiétée des accusations de « trahison » et « d’espionnage » diffusées dans certains médias publics à l’encontre de quatre journalistes sri lankais. RSF a demandé au ministre de tout mettre en oeuvre afin que cette « politique d’intimidation […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre sri lankais des Postes, des Télécommunications et des Médias, Mangala Samaraweera, RSF s’est inquiétée des accusations de « trahison » et « d’espionnage » diffusées dans certains médias publics à l’encontre de quatre journalistes sri lankais. RSF a demandé au ministre de tout mettre en oeuvre afin que cette « politique d’intimidation à l’encontre des journalistes d’opposition cesse » et que « des sanctions soient prises à l’encontre des auteurs de ces propos ». Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation de défense de la liberté de la presse, a estimé que « cette campagne de diffamation [pouvait] avoir des conséquences dramatiques pour les journalistes cités ». RSF a rappelé que deux journalistes d’opposition ont été assassinés en 1999 au Sri Lanka. Les meurtriers n’ont jamais été identifiés.
Selon les informations recueillies par RSF, le journal public « The Jana Ravaya » a publié, le 18 juillet 2000, un article dans lequel Roy Denish, journaliste spécialisé dans les affaires militaires à l’hebdomadaire d’opposition « The Sunday Leader », Saman Wagaarachchi, rédacteur de l' »Irida Peramuna » (édition en cingalais du « Sunday Leader »), P. Sivaram (nom de plume : Aka Taraki), collaborateur du journal « Daily Mirror », et P. Seevagan, reporter au service en tamoul de la British Broadcasting Corporation (BBC), sont accusés de « trahir le pays au profit du mouvement des Tigres tamouls ». Le Front des journalistes patriotiques, l’auteur du communiqué repris dans l’article, affirme que ces journalistes ont « donné des informations militaires aux Tigres » et sont des « espions basés à Colombo ». Selon l’un des journalistes mis en cause, cette campagne d’intimidation serait notamment dirigée par un certain K. A. Sunny Ariyadasa du journal pro-gouvernemental « Jana Handa ».
Déjà, en juin, suite à un séminaire organisé pour les journalistes tamouls dans la ville de Batticalao (est du pays), le Front des journalistes patriotiques avait accusé ces mêmes journalistes d’être liés aux Tigres tamouls. Les médias d’État avaient largement repris les déclarations de cette organisation inconnue auparavant (consulter l’alerte de l’IFEX du 23 juin 2000). Depuis le 3 mai dernier, le gouvernement a élargi la censure à toutes les « informations militaires ». Au moins cinq médias ont été fermés ou sanctionnés par le gouvernement.