(RSF/IFEX) – Adjmal Nasqhbandi, le guide afghan du reporter de « La Repubblica », n’a toujours pas été libéré. Reporters sans frontières s’associe aux organisations afghanes de journalistes pour lancer un appel au mollah Dadulah afin qu’il libère Adjmal Nasqhbandi. « Cette affaire ne sera pas finie tant que le guide afghan de Daniele Mastrogiacomo n’aura pas été […]
(RSF/IFEX) – Adjmal Nasqhbandi, le guide afghan du reporter de « La Repubblica », n’a toujours pas été libéré. Reporters sans frontières s’associe aux organisations afghanes de journalistes pour lancer un appel au mollah Dadulah afin qu’il libère Adjmal Nasqhbandi.
« Cette affaire ne sera pas finie tant que le guide afghan de Daniele Mastrogiacomo n’aura pas été libéré, et que la famille du chauffeur assassiné n’aura pas obtenu justice. Les taliban n’ont plus aucune raison de détenir Adjmal Nasqhbandi qui ne faisait qu’accompagner le journaliste italien. Il est du devoir des autorités italiennes et afghanes de continuer à se mobiliser pour obtenir sa libération. Sa vie est aussi précieuse que celle de Daniele Mastrogiacomo. Nous sommes par ailleurs très préoccupés par les conditions de la libération du journaliste italien et ses conséquences pour le travail des journalistes étrangers et afghans », a affirmé l’organisation.
Le 20 mars, des organisations afghanes de journalistes ont manifesté devant le ministère de l’Information à Kaboul, en compagnie de la famille d’Adjmal Nasqhbandi, pour demander sa libération. Il travaillait avec les journalistes de « La Repubblica » depuis près de quatre ans. Le père du fixeur, Ghulam Haidar, a déclaré : « Ce n’est pas juste. Ils ont relâché cinq taliban pour libérer l’Italien, mais pour libérer mon fils, ils ne relâcheront pas un seul taliban ». Rahimullah Samander, le président d’une organisation de journalistes, a dénoncé les conditions de la libération de Daniele Mastrogiacomo et les conséquences qu’elles pourraient avoir sur le travail des journalistes dans le pays. « Nous craignons que les journalistes ne deviennent de plus en plus une proie pour les taliban et Al-Qaida », a déclaré Rahimullah Samander à l’AFP.
Le 20 mars également, une centaine de proches de Sayed Agha, le chauffeur du journaliste, égorgé par les taliban, ont manifesté devant un hôpital de Lashkar Gah, capitale de la province d’Helmand (Sud), géré par le médecin italien qui a participé aux négociations. Ils ont accusé le gouvernement afghan d’avoir ignoré la situation du chauffeur et du guide. « Hier [le 19 mars], le président Karzaï a parlé de l’Italien, mais il n’a rien dit sur le chauffeur afghan. Personne n’a essayé de le libérer », a dénoncé un oncle de la victime.
Daniele Mastrogiacomo a raconté les conditions de l’exécution de son chauffeur: « J’ai encore les images en tête. Je me suis levé. Quatre hommes ont attrapé le chauffeur et ont enfoncé sa tête dans le sable. Ils l’ont égorgé jusqu’à que sa tête soit coupée. J’ai cru que mon tour était arrivé (. . .). Ils ont nettoyé le couteau sur son manteau. Ils ont attaché la tête à son corps pour l’amener à une rivière où ils l’ont jeté », a écrit le journaliste dans « La Repubblica ».
Le 19 mars dans l’après-midi, Daniele Mastrogiacomo a retrouvé la liberté dans la province d’Helmand. La libération du journaliste a été obtenue en échange de celle de cinq taliban, dont des porte-parole du mouvement djihadiste.