(FIJALGER/IFEX) – L’arrivée d’une délégation d’universitaires et de journalistes algériens à Tel Aviv le dimanche 25 juin 2000 a provoqué une série de réactions extrêmement violentes de la présidence de la république algérienne, des partis de la coalition au pouvoir, des organisations de masses gravitant autour du pouvoir et des médias publics et de certains […]
(FIJALGER/IFEX) – L’arrivée d’une délégation d’universitaires et de journalistes algériens à Tel Aviv le dimanche 25 juin 2000 a provoqué une série de réactions extrêmement violentes de la présidence de la république algérienne, des partis de la coalition au pouvoir, des organisations de masses gravitant autour du pouvoir et des médias publics et de certains médias privés proches des milieux islamistes.
Dans un communiqué d’une extrême virulence, publié le 26 juin au soir par l’agence officielle APS, la présidence souligne, à propos de cette visite, que « ni le peuple algérien ni son gouvernement ne sauraient admettre cet outrage, car c’est là une trahison à l’égard du peuple libanais frère, un coup de poignard dans le dos du peuple syrien frère et un mépris total envers le peuple palestinien ». Plus loin, le communiqué ajoute « nous affirmons en toute franchise, à l’intérieur comme à l’extérieur, qu’ils ne font pas partie de nous et que nous ne faisons point partie d’eux » en parlant des journalistes en visite en Israël. La présidence estime encore que « C’est là une autre trahison (…) mais la majorité du peuple algérien voit en cela une ignominie dans l’histoire de sa lutte pour la liberté et la dignité de tous les peuples ». Le lundi 26 juin au soir, la télévision publique, l’unique chaine nationale de télévision, a consacré une vingtaine de minutes à « l’événement » dans son principal journal de la soirée, lisant intégralement toutes les réactions de condamnation de cette visite.
Parmi ces réactions, un parti islamiste membre de la coalition au pouvoir a demandé à passer les journalistes et universitaires devant les tribunaux. Le matin du mardi 27 juin, les commentateurs de la presse privée s’étonnaient de la soudaineté des accusations portées contre les membres de la délégation et de leur gravité, car cette visite était connue de tous et notamment des autorités. Un journal algérien et certains journaux arabes paraissant à Londres avaient longuement annoncé cette visite et à aucun moment, les autorités n’ont tenté de dissuader les membres à aller en Israël ou à les en empêcher.