(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Daniel Vaillant, RSF s’est étonnée du rejet des demandes d’accréditation déposées par des journalistes de médias de langue basque pour couvrir le sommet de l’Union européenne qui s’ouvre le 13 octobre 2000 à Biarritz. « Ces refus non motivés et qui visent un nombre important de […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Daniel Vaillant, RSF s’est étonnée du rejet des demandes d’accréditation déposées par des journalistes de médias de langue basque pour couvrir le sommet de l’Union européenne qui s’ouvre le 13 octobre 2000 à Biarritz. « Ces refus non motivés et qui visent un nombre important de journalistes sont très surprenants », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Nous vous demandons de reconsidérer ces décisions de refus, ou de les motiver », a ajouté Ménard.
D’après les informations obtenues par RSF, treize journalistes représentant des médias d’expression basque n’ont pas eu d’accréditation pour couvrir le sommet : quatre reporters du quotidien en langue basque « Egunkaria », trois du quotidien bilingue basque/espagnol « Gara », deux journalistes de la radio-télévision publique du gouvernement autonome basque espagnol, trois de la Fédération des radios associatives d’expression basque Euskal Irratiak, et un photographe de l’agence Associated Press (AP) ayant travaillé pour des publications en langue basque. Ce dernier s’est vu retirer le badge d’accréditation qu’il avait précédemment obtenu.
Les accréditations sont données par le ministère des Affaires étrangères. Selon les informations recueillies par RSF, les demandes faites par la presse locale ne sont satisfaites qu’après l’accord du ministère de l’Intérieur. Le photographe d’AP se serait vu retirer son badge d’accréditation par des fonctionnaires de la « cellule de sécurité » de la présidence de la République.
Les treize journalistes ont annoncé qu’ils déposeraient leurs instruments de travail devant la sous-préfecture de Bayonne, le vendredi 13 octobre au matin, en signe de protestation contre ce qu’ils dénoncent comme une « discrimination manifeste à l’égard des médias de langue basque ».