(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre fédéral de l’Information et des Télécommunications, Goran Matic, RSF a protesté contre le limogeage abusif et les mesures de suspension prises ces derniers jours à l’encontre de journalistes des médias d’État. « Le pouvoir écarte un à un les principaux journalistes des médias contrôlés par l’État qui se […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre fédéral de l’Information et des Télécommunications, Goran Matic, RSF a protesté contre le limogeage abusif et les mesures de suspension prises ces derniers jours à l’encontre de journalistes des médias d’État. « Le pouvoir écarte un à un les principaux journalistes des médias contrôlés par l’État qui se sont prononcés en faveur d’une information objective et professionnelle depuis le scrutin du 24 septembre », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Nous demandons aux autorités de revenir sur leurs décisions et de respecter les choix de ces journalistes », a ajouté Ménard.
Selon les informations recueillies par RSF, trois journalistes de l’agence de presse officielle Tanjug qui étaient à l’origine de la pétition signée par plusieurs dizaines de journalistes pour que l’agence diffuse une information complète sur les résultats des élections, et « respecte l’éthique professionnelle », ont été provisoirement suspendus, le 4 octobre, en attendant qu’une commission disciplinaire statue sur leur cas.
Par ailleurs, trois journalistes du quotidien « Politika », signataires d’une lettre de protestation envoyée à leur directeur, proche de Slobodan Milosevic, ont été limogés. Branislava Saper, directrice de la radiotélévision de Serbie (RTS), avait été limogée la semaine précédente. Les rédacteurs des rédactions russe, française et allemande de la radio d’État Radio jugoslavija, qui s’étaient associés à sa demande d’un changement de
la politique éditoriale de la station, ont été licenciés le 2 octobre.
La Radio Novi Sad a cessé d’émettre, le 3 octobre, ses émissions dans les langues des minorités ethniques, sur ordre de la RTS à Belgrade. Deux autres radios de Novi Sad ne sont plus audibles depuis le 3 octobre.
Enfin, la chaîne de télévision émettant au nord du pays à destination de la minorité de langue hongroise a été officiellement interdite d’émission.