RSF condamne une véritable chasse aux journalistes étrangers orchestrée par des policiers durant l'élection présidentielle.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne une véritable chasse aux journalistes étrangers orchestrée par des policiers durant l’élection présidentielle. Selon l’un des reporters français agressés, interrogé par l’organisation : « Nous faisions simplement notre travail et la police anti émeute s’en est pris à nous en saisissant notre équipement. »
« Une telle brutalité en période électorale est de nature à semer le doute sur la régularité du scrutin. Agressés, menacés, harcelés, les journalistes ont subit les humeurs des militaires. Nous demandons aux autorités de sanctionner tout abus de pouvoir envers les professionnels des médias commis au cours de ce vote », a déclaré l’organisation.
A Brazzaville, le 15 juillet 2009, jour des résultats des élections présidentielles, Arnaud Zatman et Marlène Rabaud, envoyés spéciaux pour la chaîne de télévision France 24 et Thomas Fessy, journaliste correspondant pour BBC World Service ont été agressés par la police alors qu’ils couvraient une manifestation d’opposition. Sommés de quitter les lieux, les journalistes ont été violentés et leurs équipements leur ont été confisqués.
Contacté par téléphone, Thomas Fessy s’est déclaré choqué par ces agissements: « Ils m’ont ceinturé et tiré les cheveux afin que je lâche des mains mon enregistreur qu’un policier en civil a immédiatement récupéré. Un autre policier m’a arraché mon sac. »
De retour à leur hôtel et constatant qu’ils étaient sous surveillance, les trois journalistes ont décidé de se mettre à l’abri.
Le 12 juillet, jour des élections, quelques heures avant le début du scrutin, une douzaine d’agents de sécurité menés par le colonel Thomas Bakala Mayinda, de l’agence des renseignements congolais, ont fait irruption à l’Hôtel Saphir et prétextant une interview, ont demandé à voir Catherine Ninin, de Radio France Internationale (RFI), envoyée spéciale à Brazzaville. L’hôtel a refusé l’accès aux soldats. Une heure plus tard, la journaliste recevait des menaces par téléphone d’un assistant du Président tandis que deux groupes supplémentaires d’agents de sécurité ont monté la garde au pied de l’hôtel toute la nuit.
Les élections présidentielles au Congo se sont déroulés sans surprise avec la réélection à un second mandat de Denis Sassou N’Guesso.