(RSF/IFEX) – Emad Mohammad Bornat, cameraman de l’agence de presse britannique Reuters, a été arrêté le 6 octobre 2006 dans le village de Bil’in (Cisjordanie). Il est accusé d’avoir jeté des pierres sur un agent de la police des frontières en même temps qu’il filmait. En outre, à son arrivée au poste de police, le […]
(RSF/IFEX) – Emad Mohammad Bornat, cameraman de l’agence de presse britannique Reuters, a été arrêté le 6 octobre 2006 dans le village de Bil’in (Cisjordanie). Il est accusé d’avoir jeté des pierres sur un agent de la police des frontières en même temps qu’il filmait. En outre, à son arrivée au poste de police, le journaliste souffrait d’une blessure à la tête nécessitant plusieurs points de suture. Selon les officiers qui l’accompagnaient dans la jeep, une radio lui serait tombée sur la tête. Par ailleurs, un photographe de l’Agence France Presse, Jaafar Ashtiyeh, et deux de ses assistants ont été sévèrement frappés par des soldats israéliens, le 1er octobre dernier, au check-point de Hawara, près de la ville de Naplouse.
« Ni la supposée agression de soldats israéliens par le journaliste, ni les explications concernant sa blessure données par les officiers qui l’ont accompagné au poste de police, ne paraissent crédibles. Nous espérons que l’enquête demandée par le juge d’instruction sera menée jusqu’au bout, mettant ainsi fin au sentiment d’impunité répandu au sein de l’armée israélienne », a déclaré Reporters sans frontières.
Emad Mohammad Bornat été arrêté après avoir filmé l’entrée de soldats israéliens dans Bil’in. Ce village est le théâtre d’affrontements réguliers entre l’armée israélienne et ses habitants. Ces derniers organisent des manifestations hebdomadaires pour protester contre le tracé du mur de protection israélien, qui occupera plus de la moitié des terres agricoles du village et entraînera la destruction d’un certain nombre de ses puits. Le journaliste a été transporté à l’hôpital Hadassah – Har Hatzofim avant d’être ramené au poste de police de Givat Zeev.
M. Bornat a été mis en examen pour « agression contre un officier ». Il a déjà comparu à trois reprises devant le juge d’instruction chargé d’étudier sa demande de mise en liberté provisoire. Jointe par Reporters sans frontières, Me Gaby Larski, son avocate, a affirmé que le juge d’instruction allait bientôt rendre sa décision, sûrement favorable au paiement d’une caution suivi d’une assignation à résidence, mais pas à Bil’in. Par ailleurs, le juge a demandé l’ouverture d’une enquête spéciale pour déterminer les causes de la blessure au front du journaliste.
Originaire de Bil’in, le journaliste a filmé un grand nombre des affrontements qui y ont eu lieu. Ses cassettes ont d’ailleurs servi comme preuves pour disculper des Palestiniens accusés d’avoir agressé des soldats de Tsahal lors de précédentes affaires.