Un collectif de neuf journaux a suspendu sa parution de façon indéterminée en vue de protester contre ce qu'il a qualifié de brimades et d'intimidations constantes de la part des forces pro-Gbagbo.
(MFWA/IFEX) – Le collectif de neuf journaux pro-Alassane Ouattara, le président du pays reconnu par la communauté internationale, a, le 1er mars 2011, suspendu a parution de ses journaux de façon indéterminée en vue de protester contre ce qu’il a qualifié de brimades et d’intimidations constantes de la part des forces pro-Gbagbo.
La correspondante de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) a rapporté que ce qui a provoqué cette action prise par les journaux était la suspension de six journaux par l’instance de régulation de la presse écrite, le Conseil national de la Presse (CNP), qui a été récemment inauguré par le gouvernement de Laurent Gbagbo avant l’expiration du mandat de l’ancien CNP.
Le CNP contrôlé par Gbagbo a, dans un communiqué lancé le 25 février sur les antennes de RTI, annoncé la suspension du quotidien « Le Nouveau Réveil » pour une période d’une semaine ainsi que l’imposition d’amendes d’entre un et deux millions de francs CFA (environ 2.066 $US et 4.132 $US) à trois autres quotidiens, « Le Patriote », « Nord-Sud » et « Le Jour Plus ».
Ceci a fait suite à l’interrogatoire des rédacteurs et des représentants de six journaux pro-Ouattara le 22 février par la Police judiciaire ivoirienne (PJ) sur les ordres du Procureur de l’État, au sujet des reportages sur la crise politique que connaît le pays. Ils ont été accusés d' »incitation du public à la désobéissance civile et d’insoumission à l’autorité de l’État ». Les rédacteurs et les journalistes ont été interrogés sur une vaste gamme de questions, y compris la raison pour laquelle ils appelaient Gbagbo « M. Gbagbo » et Alassane Ouattara « le président Ouattara ».
Selon le porte-parole du groupe, Dembélé Al Séni, ils ont fait l’objet de décisions arbitraires prises par les autorités pro-Gbagbo qui prennent des mesures drastiques en vue de fermer leurs journaux.
Par ailleurs, certains éléments du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), un groupe proche d’Alassane Ouattara, ont, le 1er mars 2011, empêché la distribution des journaux pro-Gbagbo dans l’est et le nord-est du pays.
La correspondante de MFWA a rapporté qu’Edipress, une société de distribution des journaux, a été empêchée de distribuer les journaux pro-Gbagbo et contrainte à retourner à Abidjan.
La correspondante a informé que les partisans du RHDP ont mené cette action le même jour où les neuf journaux pro-Ouattara ont suspendu leur parution pour protester contre les brimades et intimidations qu’ils auraient subies aux mains des autorités pro-Gbagbo.