(JED/IFEX) – Le Réseau Ressources Naturelles de la RDC, regroupant des organisations de la Société civile et des médias, mis en place à l’issue de l’Atelier de Lubumbashi sur « Le Rôle des Médias et de la Société Civile dans l’exploitation des ressources naturelles de la R.D.Congo », exprime ses très vives préoccupations à la suite des […]
(JED/IFEX) – Le Réseau Ressources Naturelles de la RDC, regroupant des organisations de la Société civile et des médias, mis en place à l’issue de l’Atelier de Lubumbashi sur « Le Rôle des Médias et de la Société Civile dans l’exploitation des ressources naturelles de la R.D.Congo », exprime ses très vives préoccupations à la suite des menaces récurrentes dont sont victimes ses membres à Lubumbashi, chef lieu de la province du Katanga.
Ces menaces font suite à la publication, le 19 avril 2005 à Lubumbashi, de la Déclaration finale de l’atelier dénonçant la mauvaise gestion des ressources naturelles congolaises marquée, notamment par: la signature des contrats léonins, la dégradation de l’environnement et des écosystèmes, la corruption dans la passation des marchés. A la même occasion les membres du Réseau Ressources Naturelles de la RDC ont souligné leur volonté « de lutter » contre le pillage des ressources naturelles et de contribuer à l’instauration de la bonne gouvernance dans le secteur minier, particulièrement dans la province du Katanga.
Depuis, Maître Jean Claude Katende et Jean-Pierre Muteba, respectivement Président de l’Association africaine de défense des Droits de l’Homme (Asadho/Katanga ) et Secrétaire général de la Nouvelle Dynamique Syndicale(NDS), ont reçu plusieurs appels anonymes des gens les accusant de diffuser dans la ville des Rapports de leurs partenaires extérieurs mettant en cause des personnalités et des partis politiques congolaises dans le pillage des ressources de la RDC et leur intimant l’ordre de se taire sous peine de disparaître.
Dans le même ordre d’idées, des personnes proches de partis et hommes politiques cités dans ledit rapport ont fait des interventions sur quelques chaînes des Radio et Télévision locales en mettant en cause les organisateurs de l’atelier et en les qualifiant des personnes à la solde des ONGs internationales qui veulent nuire aux intérêts du pouvoir en place.
Pour rappel, la Déclaration finale de l’Atelier de Lubumbashi se basait sur différents rapports des Organisations nationales et internationales, notamment, le rapport du panel des Nations-Unies sur l’exploitation illégales des ressources naturelles de la RDC; le rapport intitulé: « L’Etat contre le peuple » de Fatals Transactions; le Rapport de la Commission spéciale du Parlement, dite Commission Lutundula, chargée d’examiner la validité des contrats économiques et financiers signés pendant les guerres de 1996 et de 1998, lesquels ont eu à démontrer la mauvaise gouvernance des ressources naturelles congolaises par les pouvoirs publics.
Lors d’une conférence de presse organisée dès le lendemain de la publication de cette Déclaration finale, le Président provinciale du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la démocratie (PPRD) s’en est violemment attaqué, sans les citer, « aux organisations qui vont jusqu’à subtiliser des documents internes d’un parti politique, pour les exploiter à mauvais escient et en faire un fonds de commerce en vue de donner des prétextes à leurs partenaires extérieurs pour s’attaquer aux actes posés régulièrement au niveau des institutions du pays? ». Il a qualifié cet « acharnement » comme « une nouvelle forme de guerre contre laquelle il faudra désormais lutter pour préserver notre dignité, asseoir l’indépendance de notre pays et sauvegarder le processus de démocratisation qui arrive déjà à terme . . . « .
Au regard de tout ce qui précède, le Réseau Ressources Naturelles de la RDC rassure l’opinion qu’il n’a jamais été dans ses intentions de chercher à nuire sans raison à quelques personnalités ou partis politiques quelconques, mais qu’il est seul guidé par le souci de la transparence compte tenu du rôle que jouent les ressources naturelles dans le développement de la RDC. En conséquence, le Réseau demande aux autorités provinciales du Katanga de prendre toutes les dispositions qui s’imposent pour faire cesser toutes les attaques dirigées contre ses membres au Katanga et d’assurer leur sécurité physique.