(JED/IFEX) – Dans une lettre adressée, le 26 novembre 2008, à Monsieur Antoine Gizenga, Secrétaire national du Parti lumumbiste unifié (PALU), avec copies, notamment au ministre de la justice et au procureur de la République, Journaliste en danger (JED) a dénoncé « fermement l’agression dont ont été victimes des professionnels des médias au siège du PALU, […]
(JED/IFEX) – Dans une lettre adressée, le 26 novembre 2008, à Monsieur Antoine Gizenga, Secrétaire national du Parti lumumbiste unifié (PALU), avec copies, notamment au ministre de la justice et au procureur de la République, Journaliste en danger (JED) a dénoncé « fermement l’agression dont ont été victimes des professionnels des médias au siège du PALU, à Kinshasa/Matete, alors qu’ils étaient conviés, par téléphone, à couvrir une manifestation publique de ce parti ». JED s’est dit « particulièrement choquée de constater que ces graves atteintes à la liberté de la presse proviennent d’un parti qui a longtemps milité dans l’opposition et qui a subi les affres de la répression pendant la période de la dictature pour ses revendications démocratiques en RD Congo, et qu’aujourd’hui qu’il est au pouvoir donne la triste impression de se poser en prédateur de la démocratie et de la liberté de la presse ».
Sans anticiper sur les résultats des enquêtes policières et judiciaires initiées suite à ces incidents, JED a tenu M. Antoine Gizenga, en sa qualité de responsable numéro un et autorité morale du PALU, pour responsable des dommages physiques subis par les professionnels des médias, et a ainsi demandé au « Patriarche » de rappeler à l’ordre les militants de son parti pour que cessent définitivement ces violences contre la presse.
En effet, et selon tous les témoignages recueillis par JED auprès des victimes et des témoins de ces incidents, le dimanche 24 novembre 2008, les caméramen Mutombo Kabeya (Afrika TV), Jean-Claude Bode (Tropicana TV), Jose Ngalamulume (Global TV), Olivier Mbuilu (Congoweb TV) et Yves Songila (Horizon 33) ont été séquestrés au siège du PALU, de 12h00 à 15h00 (heure locale), et copieusement passés à tabac par des militants déchaînés de ce parti pour avoir pris les images des échauffourées entre les militants au siège de ce parti.
Du matériel de diffusion et des caméras ont été détruites et des cassettes arrachées. Deux au moins de ces personnes agressées s’en sont sorties avec des contusions corporelles et tous ont eu la vie sauve grâce à l’intervention de la police.
Sans entrer dans le fond du conflit qui oppose des groupes antagonistes de ce parti, JED a aussi considéré, dans sa lettre à M. Gizenga, que « les agressions dont ont été victimes ces professionnels des médias, sont révélatrices d’un état d’esprit de ce parti qui tient désormais la presse pour bouc-émissaire de ses échecs de gouvernement, et les journalistes pour des bêtes noires ».