(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières demande des explications à l’armée américaine suite à des actes de censure et des menaces contre des reporters afghans travaillant notamment pour l’agence Associated Press (AP). Ces derniers couvraient la mort de civils, tués par des soldats des forces spéciales, le long de la route entre Kaboul et Djalalabad (Est). […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières demande des explications à l’armée américaine suite à des actes de censure et des menaces contre des reporters afghans travaillant notamment pour l’agence Associated Press (AP). Ces derniers couvraient la mort de civils, tués par des soldats des forces spéciales, le long de la route entre Kaboul et Djalalabad (Est).
« Il est urgent que la commission d’enquête afghane, formée par le président Hamid Karzaï à l’issue de ces événements, fasse la lumière sur ce qui s’est passé près de Djalalabad, et notamment les actes de censure commis par l’armée américaine », a affirmé l’organisation.
« Si les soldats américains n’avaient rien à cacher, pourquoi ont-ils tout fait pour empêcher la presse de couvrir cette bavure ? » s’est-elle demandée.
Le 4 mars 2007, des membres des forces spéciales des « marines » américains ont tué une dizaine de civils et blessé une trentaine d’autres le long d’une route, après avoir été victimes d’un attentat-suicide qui a fait plusieurs victimes à l’est de Djalalabad, dans la province de Nangarhar (Est).
Une demi-heure après les faits, un groupe de journalistes, incluant un photographe et un cameraman free-lance d’AP, et des reporters des chaînes afghanes Ariana TV et Tolo TV, sont arrivés sur les lieux.
Un soldat américain, accompagné d’un traducteur afghan, s’est approché des journalistes pour leur demander d’arrêter de prendre des images d’un véhicule dans lequel trois civils ont été tués. Le militaire a ensuite pris leur matériel et effacé tous les clichés. Les journalistes, munis d’accréditations, ont demandé à un autre officier une autorisation qui leur a été accordée. Mais le premier soldat les a de nouveau empêchés de travailler et a de nouveau effacé les clichés. Puis il les a menacés de représailles si les images étaient diffusées.
Les journalistes Rahmat Gul, Khanwali Kamran et Taqiullah Taqi ont confirmé avoir été menacés. Associated Press a annoncé qu’elle allait déposer une plainte auprès de l’armée américaine.
L’armée américaine a affirmé que ses soldats ont riposté après avoir été attaqués. Elle n’a pas commenté les accusations des journalistes présents sur place.