(JED/IFEX) – Le tribunal militaire de garnison de Bukavu a rendu, le 28 août 2007, son verdict dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Serge Maheshe Kasole, en condamnant à la peine de mort les deux principaux accusés ainsi que les deux témoins du crime, par ailleurs amis du journaliste. Freddy Bisimwa et Masasile Rwezangabo ont […]
(JED/IFEX) – Le tribunal militaire de garnison de Bukavu a rendu, le 28 août 2007, son verdict dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Serge Maheshe Kasole, en condamnant à la peine de mort les deux principaux accusés ainsi que les deux témoins du crime, par ailleurs amis du journaliste.
Freddy Bisimwa et Masasile Rwezangabo ont été reconnus coupable comme auteurs de l’assassinat, tandis que Serge Muhima et Alain Muhimbi, sont condamnés pour « association des malfaiteurs ». Selon des informations recoupées par JED auprès des personnes qui ont assisté au prononcé du jugement, le tribunal s’est fondé uniquement sur les déclarations des premiers accusés qui ont avoué avoir effectivement tué le journaliste contre une promesse de Alain Muhimbi et Serge Muhima de leur remettre 15,000 $US à chacun et de leur payer un titre de voyage pour l’Afrique du Sud.
Deux autres prévenus dans la même affaire, à savoir, le Sergent Arthur Bokungu Lokombe et Bisimwa Kenzo Chanel, ont été condamnés à 6 mois de prison ferme, respectivement pour « destruction d’armes de guerre » et « évasion ». Le tribunal a, par contre, acquitté les deux derniers prévenus.
Contacté par JED, un des membres de famille des deux amis du journaliste condamnés à mort s’est étonné du fait que le tribunal a admis qu’il persistait encore d’innombrables zones d’ombres dans cette histoire et avait reconnu que les déclarations de Bisimwa et Rwezangabo n’étaient pas cohérentes. En effet, tant dans la phase de l’enquête qu’au cours de l’audience, les deux premiers accusés ont avoué les faits avant de se rétracter et mettre hors cause les témoins, par ailleurs amis de Serge Maheshe, puis confirmer de nouveau leurs aveux.
Abasourdi par ce verdict inattendu, et à la suite de la volonté exprimée par les avocats de la partie civile, JED soutient la réouverture, en appel, du procès de l’assassinat de Serge Maheshe devant un Tribunal indépendant. JED constate, en effet, que si les assassins présumés du journaliste sont passés aux aveux, en citant leurs présumés commanditaires, l’issue de ce procès n’a pas été à même d’établir le mobile réel du crime.