(RSF/IFEX) – RSF est indignée par le jugement rendu par la Cour de sûreté de l’État à l’encontre d’Ahmad Oweidi Abbadi, condamné, le 9 octobre 2007, à deux ans de prison pour « atteinte au prestige et à la réputation de l’État ». L’ancien député était poursuivi pour avoir dénoncé, sur le site Internet de son parti, […]
(RSF/IFEX) – RSF est indignée par le jugement rendu par la Cour de sûreté de l’État à l’encontre d’Ahmad Oweidi Abbadi, condamné, le 9 octobre 2007, à deux ans de prison pour « atteinte au prestige et à la réputation de l’État ». L’ancien député était poursuivi pour avoir dénoncé, sur le site Internet de son parti, les abus qui sévissent dans le royaume hachémite.
« La Jordanie est un pays où le droit d’informer et d’être informé n’est absolument pas respecté dès qu’il s’agit d’exprimer son opposition à la monarchie et de dénoncer les caciques du régime. Nous sommes particulièrement inquiets alors que les poursuites judiciaires engagées contre des journalistes sont toujours plus nombreuses », a déclaré l’organisation.
Ahmad Oweidi Abbadi était membre du Parlement de 1989 à 1993 puis de 1997 à 2001. A la tête du Mouvement national jordanien (non reconnu), il a publié des articles très critiques envers le régime jordanien sur le site Internet du parti ( http://www.jordannationalmovement.org ). L’ancien député a notamment dénoncé la corruption qui sévit dans les sphères du pouvoir. La Cour lui a également reproché ses contacts, via e-mails, avec le gouvernement américain.
Par ailleurs, une plainte pour « diffamation » a été déposée en mai 2007 par le ministre de l’Intérieur, Eid Al-Fayez, suite à la publication en ligne d’une lettre adressée par l’ancien député au sénateur américain Harry Reid dans laquelle il accuse des membres du gouvernement, dont le ministre de l’Intérieur, de « corruption ».
Ahmad Oweidi Abbadi, 62 ans, a été arrêté le 3 mai et placé en détention dans la prison de Jwaideh (Amman). Il a été condamné, le 9 octobre, à deux ans de prison suite à un procès qui a duré plus de deux mois. L’ancien député dispose de 40 jours pour faire appel.
La Jordanie est considérée par les États-Unis comme un allié majeur dans la région et présentée comme un modèle de réforme démocratique. Les médias y sont étroitement surveillés et les licences pour les médias privés sont distribuées au compte-gouttes. A l’instar d’ATV, la première télévision privée, qui a obtenu une licence il y a deux ans et qui n’a toujours pas été autorisée à émettre.