(JED/IFEX) – Richard Nsamba Olangi, éditeur du journal « Le Messager Africain », et Jean-Pierre Mukuna Ekanga, directeur du journal « La Tribune de la Nation », ont été de nouveau arrêtés, respectivement le 15 et le 17 août 2000, alors qu’ils étaient venus à la Cour d’ordre militaire (COM) en qualité de témoins à décharge cités par le […]
(JED/IFEX) – Richard Nsamba Olangi, éditeur du journal « Le Messager Africain », et Jean-Pierre Mukuna Ekanga, directeur du journal « La Tribune de la Nation », ont été de nouveau arrêtés, respectivement le 15 et le 17 août 2000, alors qu’ils étaient venus à la Cour d’ordre militaire (COM) en qualité de témoins à décharge cités par le co-accusé de Aimé Kakese, Nicolas Katako Okende, ancien magistrat et époux du ministre des Transport et communication du gouvernement actuel, Odette Babandoa.
Katako est jugé pour « trahison en temps de guerre » pour avoir hébergé dans ses bureaux de Kinshasa/Gombe les journaux « Le Carrousel », « Le Messager Africain » et « La Tribune de la Nation », « manifestement hostiles au pouvoir en place à Kinshasa » et pour « s’être réuni avec des gens pour des réunions politiques alors que ces personnes appartiennent à des partis politiques non reconnus » conformément au décret-loi controversé 194. Ces faits, selon le ministère public, représenté par le procureur militaire Tsinu Pukuta, sont punis de la peine de mort, suivant l’article 183, alinéa 3, du Code pénal congolais ordinaire, Livre II. Dans sa défense, Katako a affirmé avoir confié ses bureaux seulement au journal « Le Messager Africain » qui, selon lui, n’est pas un journal hostile au régime de Kinshasa.
Nsamba, qui avait déjà été arrêté le 12 juin et libéré sous caution le 7 juillet, a été interrogé entre autres sur ses relations avec Katako et les journalistes Kakese et Mukuna. Nsamba a affirmé à la Cour qu’il n’avait jamais donné son accord pour que Kakese et Mukuna travaillent dans les locaux prêtés par Katako.
Mukuna a aussi été entendu au sujet d’une serie d’articles dans lesquels il parlait d' »un journalisme de Nazi et de brigand ». Pour le Ministère public, Mukuna « devait, en temps de guerre, observer la fidélité envers les dirigeants du pays et les institutions ». Le journaliste a retorqué en disant: « je dois certes la fidélité mais j’ai aussi un devoir de vérité envers mes lecteurs ». Il a ajouté que « Le journalisme de Nazi et de brigand » faisait allusion aux écrits du quotidien pro-gouvernemental « L’Avenir ».
Les audiences se poursuivent devant la COM, qui a convoqué à comparaitre deux autres journaux pro-gouvernementaux, les quotidiens « L’Avenir » et « L’Observateur ». Ces deux organes de presse ont été cités comme témoin à charge par Katako, qui les accuse d’avoir été à la base de la campagne de diabolisation contre lui et son épouse qui est ministre en fonction.