L'un des plus anciens blogueurs iraniens, Ali Pirhasanlou, et son épouse ont été arrêtés à leur domicile, dans la nuit du 18 septembre 2009.
(RSF/IFEX) – En plus des procès et des centaines d’arrestations d’opposants, la répression se concentre sur les utilisateurs du Net. Reporters sans frontières a appris l’arrestation d’un des plus anciens blogueurs iraniens, Ali Pirhasanlou. Collaborateur de plusieurs journaux réformateurs suspendus, Ali Pirhasanlou est connu sous le nom de son blog ( Alpar- http://alpr.30morgh.org/ ). Le journaliste et son épouse Fatemeh Sotoudeh ont été arrêtés à leur domicile, dans la nuit du 18 septembre 2009, suite à une perquisition d’agents en civil du ministère des Renseignements. Ils sont accusés d' »action contre la sécurité nationale ». Le 18 septembre, d’autres activistes et journalistes ont été interpellés ou convoqués par les services de renseignement à la veille des manifestations menées par les partisans de l’opposition à Téhéran.
« Depuis deux semaines, Internet et ses utilisateurs sont devenus les nouvelles cibles de la répression des partisans de Mahmoud Ahmadinejad. Après avoir suspendu les journaux, les autorités attaquent l’un des moyens faciles d’accès à l’information sur les arrestations et les protestations en Iran. Tous les sites d’informations iraniens sont menacés de disparition. Le « hacking » de certains sites est même organisé. Diabolisé par le procureur des procès politiques de Téhéran, Internet reste un vecteur de mobilisation que le pouvoir cherche à étouffer. « a déploré l’organisation.
Norooz, le site officiel du Parti de la participation, Parlemannews, le site des parlementaires réformateurs, Tagheer, le site d’informations ainsi que les sites de cyberféministes, feministschool et We-change ont subi des blocages. Cette dernière a été inaccessible pour la vingtième fois en Iran depuis son lancement. Les sites d’informations dans les provinces ont également été victimes de blocage comme kermannama.net.
Par ailleurs, Reporters sans frontières s’inquiète du sort de Mohammad Pour Abdullah, blogueur détenu pour avoir révélé la répression contre le mouvement étudiant, les conditions carcérales et les méthodes d’interrogation des agents du ministère des Renseignements. Directeur du blog Pishro (Avant-garde), il a été arrêté le 12 janvier 2009 et a été gardé en isolement sous de constantes pressions durant 23 jours. Ayant réfuté les accusations portées à son encontre, il est toujours en attente de son jugement. Le 21 février 2009, la première audience du procès a été reportée par le juge sans aucune explication et le blogueur a été transféré dans une cellule individuelle puis vers la prison de droit commun Ghezel Hessar.
Mohammad Pour Abdullah avait été arrêté une première fois, le 24 janvier 2008, et libéré 41 jours plus tard, après le paiement d’une caution de 800 millions de toman (720 000 euros). Après sa sortie de prison pour avoir participé à une manifestation d’étudiants, il avait révélé, dans ses articles, la situation des étudiants emprisonnés. Sa famille est inquiète à son sujet et ses avocats ne comprennent pas les motifs de l’acharnement judiciaire contre lui.