Nyota TV et Radio télévision Mapendo ont été fermées, jeudi 28 janvier 2016, par la direction provinciale du Ministère de la Communication, sur ordre de M. Lambert Mende, Ministre de la Communication et Médias qui leur reproche le « non-paiement de la redevance annuelle audiovisuelle ».
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 1er février 2016.
Reporters sans frontière (RSF) se joint à Journaliste en danger (JED) pour dénoncer la fermeture de deux chaines de télévision au Katanga, sous prétexte d’impôts impayés. Ces médias sont la propriété de l’ex-gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi. Cet ancien proche du président Kabila a pris ses distances avec le pouvoir en démissionnant du parti en septembre 2015. Reporters sans frontières et JED demandent aux autorités congolaises de ne pas laisser des considérations politiques entraver la liberté de l’information.
Ci-dessous le communiqué de Journaliste en danger (JED).
« Kinshasa, le 29 Janvier 2016
Deux médias proches de l’opposition fermés brusquement à Lubumbashi, rejettent leur accusation pour « non paiement de fisc ».
Journaliste en danger (JED) exprime son grand étonnement suite à la fermeture brusque de deux médias proches de l’opposition émettant à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga (Sud-est de la RDC), par le ministère de la Communication et Médias au motif officiel de non paiement de fisc.
Selon les informations parvenues à JED, Nyota TV et Radio télévision Mapendo, deux chaînes émettant à Lubumbashi et propriétés de M. Moïse Katumbi, ancien gouverneur de l’ancienne province du Katanga et ancien cadre du parti présidentiel, le PPRD, passé dans l’opposition, ont été fermées, jeudi 28 janvier 2016, par la direction provinciale du Ministère de la Communication, sur ordre de M. Lambert Mende, Ministre de la Communication et Médias qui leur reproche le « non-paiement de la redevance annuelle audiovisuelle », selon nos sources.
Une accusation aussitôt rejetée par les responsables de ces médias. « Nous possédons toutes les preuves de paiement de deux chaînes. Les 25 et 26 janvier 2016, nous avons payé plus de 40.000 dollars américains plus pénalités à la banque. Nous ne comprenons pas le sens de la mesure prise par le ministre de la Communication et Médias qui a ordonné à la division provinciale de nous couper les signaux d’émission », a déclaré à JED Olivier Tuta, Directeur général de ces deux médias fermés.
Sans entrer dans le fond de cette décision qui semble avoir été prise dans la précipitation, JED demande aux autorités congolaises de faire preuve de responsabilité et d’équité en respectant les procédures en la matière concernant l’administration fiscale, et d’ordonner la réouverture sans conditions de ces deux médias fermés injustement. »
La RDC occupe la 150eme place sur 180 pays au Classement 2015 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.