(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République Bachar el-Assad, RSF a exprimé sa profonde inquiétude à la suite des récents licenciements de deux frères du journaliste Nizar Nayyouf. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au Président d' »ordonner l’annulation de cette décision afin que les frères soient réintégrés dans leur […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République Bachar el-Assad, RSF a exprimé sa profonde inquiétude à la suite des récents licenciements de deux frères du journaliste Nizar Nayyouf. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au Président d' »ordonner l’annulation de cette décision afin que les frères soient réintégrés dans leur poste ». « Les autorités syriennes démontrent désormais qu’elles n’hésitent pas à s’en prendre aux proches de Nizar Nayyouf pour le punir de ses déclarations. Ces pratiques sont lâches », a-t-il déclaré. RSF a rappelé qu’un journaliste, ‘Adel Isma’il, reste actuellement emprisonné en Syrie. Arrêté en 1996, il a été condamné à dix ans de prison.
Selon les informations recueillies par RSF, deux des frères de Nizar Nayyouf, Mamdouh et Amjad Nayyouf qui travaillaient comme professeurs dans des établissements publics, ont été licenciés de leur poste voici quelques jours. Amjad Nayyouf a reçu une lettre datée du 2 octobre et signée du Premier ministre Mustapha Miro dans laquelle il a été informé de son licenciement. Aucune raison n’a été fournie. Des pressions avaient été précédemment exercées sur les frères pour qu’ils se désolidarisent de Nayyouf. Ils avaient refusé.
Par ailleurs, Hayane Nayyouf, un autre frère qui suit actuellement des études à l’université Tichrine de Lattaquié, a été menacé par des responsables de l’université. Ceux-ci lui ont affirmé qu’il n’obtiendrait jamais ses diplômes à moins de déclarer officiellement que toutes les déclarations de Nayyouf sont des mensonges.
Sorti de prison en mai 2001 après y avoir passé neuf ans, Nayyouf réside actuellement en France. Un mandat d’arrêt a été délivré contre lui en septembre 2001. Le journaliste est accusé de « tentative de modification de la Constitution de manière illégale et de publication d’informations mensongères à l’étranger ». Depuis sa libération, il avait tenu, dans les médias arabes, des propos critiques sur le régime syrien.
Reporters sans frontières rappelle que le président syrien, Bachar el-Assad, est considéré par l’organisation comme l’un des prédateurs de la liberté de la presse dans le monde.