(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières déplore la décision du tribunal correctionnel de Koweït City, le 8 mars 2008, qui a annulé la licence de deux hebdomadaires, « Al-Abraj » et « Al-Chaab », et condamné leurs rédacteurs en chef, Mansour Ahmad Mouhareb Al-Hayni et Hamed Turqui Abou Yabess, à une amende de 9000 dinars koweïtiens (environ 21 000 euros) […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières déplore la décision du tribunal correctionnel de Koweït City, le 8 mars 2008, qui a annulé la licence de deux hebdomadaires, « Al-Abraj » et « Al-Chaab », et condamné leurs rédacteurs en chef, Mansour Ahmad Mouhareb Al-Hayni et Hamed Turqui Abou Yabess, à une amende de 9000 dinars koweïtiens (environ 21 000 euros) chacun. La justice accuse le premier d’avoir « porté atteinte à l’image du Premier ministre », tandis qu’elle reproche au deuxième de publier des articles politiques alors que sa licence l’autorise seulement à aborder des sujets culturels.
« La liberté de ton dont jouit la presse koweïtienne ne doit pas être remise en question. Depuis le début de l’année, un site Internet a été rendu inaccessible, une journaliste a été menacée et deux employés du quotidien ‘Al-Watan’ font l’objet de procédures judiciaires. Le retrait de la licence des deux hebdomadaires ne peut qu’aggraver la situation. Nous demandons aux autorités de réaffirmer leur engagement en faveur de la liberté d’expression et de trouver une solution pour que ces deux journaux puissent continuer à paraître », a déclaré l’organisation.
Le 8 février, le tribunal correctionnel de Koweït City a annulé la licence des deux hebdomadaires, « Al-Abraj » et « Al-Chaab ». La première affaire opposait l’hebdomadaire « Al-Abraj » au ministère de l’Information. Ce dernier reproche au rédacteur en chef du journal, Mansour Ahmad Mouhareb, d’avoir publié, le 5 mai 2007, un article intitulé « De plus en plus de corruption », dans lequel il accuse le Premier ministre d’être responsable de la mauvaise position du pays dans le classement de l’organisation Transparency International. En plus de sa condamnation à 9000 dinars koweïtiens d’amende pour « atteinte à l’image du Premier ministre », le rédacteur en chef s’est vu retirer la licence de son journal. Contacté par Reporters sans frontières, il a dénoncé la détérioration de l’état de la liberté de la presse dans le pays en accusant le gouvernement de « liquider politiquement les journalistes via la justice. »
Trois autres affaires concernent l’hebdomadaire « Al-Chaab » qui a vu sa licence annulée. Le rédacteur en chef d' »Al-Chaab », Hamed Turqui Abou Yabess, a été condamné à payer 3000 (environ 7 100 euros) dinars d’amende pour chacune des trois affaires. La justice reproche au journal et à son rédacteur en chef d’avoir publié, le 17 mai 2007, des articles politiques alors que sa licence ne l’autorise pas à le faire. Le journaliste a expliqué à Reporters sans frontières qu’il contestait le bien-fondé des accusations et qu’il avait évoqué dans ses articles des thèmes économiques et sociaux, comme la corruption. Il a décidé de faire appel.
Reporters sans frontières a publié, le 13 février, son rapport annuel 2008 sur la liberté de la presse dans le monde. Consulter le chapitre Koweit: http://www.rsf.org/article.php3?id_article=25300&Valider=OK
Pour des information complémentaires sur le cas « Al-Watan » (anglais seulement), cliquer ici: http://ifex.org/en/content/view/full/90556