RSF se félicite de la libération de deux journalistes arrêtés dans l'État de Kano après qu'ils aient impliqué le gouverneur de l'État dans un assassinat.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières se félicite de la libération de Tukur Mamu, éditeur de l’hebdomadaire « Desert Herald », et de Alhaji Ado Mohamed, codirecteur de la station Freedom Radio. Les deux journalistes ont été libérés le 3 juillet 2009 dans la soirée.
Tukur Mamu avait été arrêté le 2 juillet par des agents de police de l’Etat de Kano (Nord), puis immédiatement transféré dans les locaux du Criminal Investigation Department (CID), dans la capitale.
Toujours dans l’Etat de Kano, le codirecteur de la station Freedom Radio, Alhaji Ado Mohamed, avait été arrêté le 26 juin par neuf policiers.
Selon plusieurs sources concordantes, l’arrestation de Tukur Mamu a été ordonnée par le gouverneur lui-même, Mallam Ibrahim Shekarau, une version publiquement démentie par ce dernier dans une conférence de presse donnée le 3 juillet.
L’avocat de Tukur Mamu, Idriss Mamu, s’est rendu dans les locaux du CID pour s’enquérir de la situation du journaliste. Son client se cachait depuis une semaine, après avoir reçu des menaces téléphoniques lui indiquant que le gouverneur, « s’occuperait personnellement de lui » s’il continuait de publier des articles « nuisibles aux intérêts du gouvernement ». Le journaliste venait d’évoquer l’assassinat par balles, en avril 2007, de Sheikh Ja’afar Mahmoud Adam, professeur d’études coraniques à Dorayi, dans lequel le gouverneur pourrait être impliqué.
Le 26 juin, le codirecteur de la station Freedom Radio, Alhaji Ado Mohamed, a été arrêté par neuf policiers pour avoir lui aussi publié un article sur cette affaire, sur le site Internet Saharareporters. Maître Idriss Mamu a confié à Reporters sans frontières que ce journaliste, éprouvé par une semaine de détention, venait d’être transféré à l’hôpital.
Le 1er juillet, Reporters sans frontières a interpellé le président de la République, Umaru Musa Yar’Adua, sur les menaces pesant sur les journalistes nigérians. Dans la lettre adressée au chef de l’Etat, l’organisation avait insisté sur les cas de Tukur Mamu et Alhaji Ado Mohamed.