(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au procureur de la République, Caetano N’Tchama, RSF a protesté contre l’arrestation de João de Barros, directeur de publication du quotidien « Diário de Bissau », et de sa collaboratrice Athizar Mendes. RSF a demandé au procureur de tout mettre en oeuvre afin que les deux journalistes soient libérés immédiatement. « La […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au procureur de la République, Caetano N’Tchama, RSF a protesté contre l’arrestation de João de Barros, directeur de publication du quotidien « Diário de Bissau », et de sa collaboratrice Athizar Mendes. RSF a demandé au procureur de tout mettre en oeuvre afin que les deux journalistes soient libérés immédiatement. « La situation de la liberté de la presse ne cesse de se dégrader en Guinée-Bissau », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Le procureur de la République s’en prend systématiquement à la presse indépendante du pays dont l’existence même est aujourd’hui sérieusement menacée », a ajouté Ménard.
Selon les informations recueillies par RSF, de Barros et Mendes ont été arrêtés le 14 novembre 2001 sur ordre du procureur de la République. Les deux journalistes ont été conduits au commissariat central de Bissau. Aucune précision n’a été donnée sur les raisons de ces interpellations. Déjà, le 27 octobre, N’Tchama avait ordonné la fermeture sine die du quotidien privé « Diário de Bissau » et de l’hebdomadaire privé « Gazeta de Noticias » pour « activité irrégulière ». Le procureur reprochait aux rédactions de constituer un trouble à la « paix et à la stabilité » du pays et de « violer le secret d’État ». Le même jour, le procureur de la République avait ouvertement menacé de fermer les stations de radio privées Bombolom-FM et Radio Pidjiquiti si celles-ci ne régularisaient pas « leur situation administrative et juridique dans les quinze jours » (consulter l’alerte de l’IFEX du 5 novembre 2001).
Enfin, RSF a rappelé que le 17 juin, de Barros et Mendes avaient été brièvement interpellés par la police secrète bissau-guinéenne. On leur reprochait la publication d’un article intitulé « Kumba Yala et la corruption », qui accusait le président de la République d’être « le principal responsable de la corruption dans le pays ».