(CALP/IFEX) – Hakim Laâlam, chroniqueur du quotidien « Le Soir d’Algérie », et Fouad Boughanem, directeur du même journal, ont été condamnés, le 17 mai 2005, à deux mois de prison ferme par le tribunal de Sidi M’hamed (Alger) pour outrage et offense au chef de l’Etat. Les deux journalistes et leur publication ont en outre été […]
(CALP/IFEX) – Hakim Laâlam, chroniqueur du quotidien « Le Soir d’Algérie », et Fouad Boughanem, directeur du même journal, ont été condamnés, le 17 mai 2005, à deux mois de prison ferme par le tribunal de Sidi M’hamed (Alger) pour outrage et offense au chef de l’Etat.
Les deux journalistes et leur publication ont en outre été condamnés à payer chacun une amende de 250 000 dinars (environ 3 400 $US ; 2 700 euros).
L’affaire avait été jugée le 22 mars. Il est reproché à Laâlam une chronique publiée le 31 décembre 2003 jugée offensante pour le président Abdelaziz Bouteflika. Comme il est de coutume dans ce genre d’affaires, ni le Président de la République ni la présidence n’ont porté plainte contre les journalistes incriminés. C’est le parquet qui s’est autosaisi de l’affaire.
Lors de l’audience du 22 mars dernier, le Procureur de la République avait requis une peine de 12 mois de prison, exactement la même que celle que risquent Ali Dilem, Mustapha Hammouche et Farid Alilat du quotidien « Liberté », jugés le 10 mai (consulter l’alerte de l’IFEX du 16 mai 2005).
Les journalistes du « Soir d’Algérie » ont été condamnés au titre de l’article 144 du code pénal, amendé en juin 2001, qui prévoit de lourdes peines de prison et des amendes pour les délits de diffamation.
Ces condamnations ont été prononcées alors que Mohamed Benchicou, directeur du quotidien « Le Matin », condamné à deux ans de prison, est sur le point de boucler sa première année de détention (consulter des alertes du 25 avril et 30 mars 2005). Il est en outre poursuivi pour plusieurs autres affaires de diffamation.
Le CALP réitère sa demande de cessation des harcèlements judiciaires contre les journalistes et les médias, tout comme l’abrogation des amendements du code pénal sur la diffamation qui ont durement alourdi, depuis juin 2001, les peines de prison et les amendes sanctionnant le délit de diffamation.