Le tribunal correctionnel a condamné deux journalistes du magazine "Week End" à trois mois de prison pour diffamation contre une vice-présidente de l'Assemblée national.
(MFWA/IFEX) – Le 16 juin 2009, le tribunal correctionnel de Dakar, la capitale sénégalaise, a condamné deux journalistes du magazine « Week End » à trois mois de prison pour diffamation contre Aida Mbodji, deuxième vice-présidente de l’Assemblée nationale du pays.
Le correspondant de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) a rapporté que les deux journalistes, Papa Samba Diarra, directeur de publication du magazine, et Mame Sèye Diop, reporteur, ont également été condamnés à une peine de 10 millions de CFA (environ 20 000 $US) chacun.
Toutefois, le tribunal a affirmé que les avocats de « Week End » ont interjeté appel, ce qui est suspensif de la décision du tribunal.
Le tribunal a relaxé Mamdiambal Diagne, administrateur du Groupe Avenir Communication, éditeur du magazine « Week End », qui était conjointement poursuivi.
Pour l’heure, la plaignante a également exprimé son intention de faire appel si le tribunal ne révisait pas sa décision de relaxer Diagne.
Lors du procès, le procureur avait demandé une peine de trois ans et une somme exorbitante de 500 millions de CFA (environ 1 000 000 $US) de dommages-intérêts contre chacune des trois personnes.
Mbodji a institué cette action suite à la publication d’un article dans l’édition du « Week End » du 8 au 14 août 2008, qui l’a accusée d’être une femme politique malhonnête.
Selon l’article rédigé par Sèye Diop, Mbodji, ancienne socialiste radicale de l’administration de l’ex-Président Abdou Diouf, a transhumé pour se retrouver au camp du parti au pouvoir après l’alternance en 2000.
L’article titré « Les dessous de Aida Mbodji » a touché en profondeur de la vie privée de la vice-présidente de l’Assemblée nationale. Le tribunal a statué que les journalistes avaient manqué de vérifier leurs informations auprès d’elle.