(RSF/IFEX) – Le 1er juin 2003, Mustapha Bakri, rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Al Ousbou », et son frère Mahmoud Bakri, journaliste pour la même publication, ont été condamnés à un an de prison pour « diffamation » et incarcérés le lendemain. « Nous demandons la libération immédiate de ces journalistes. Si la justice a quelque chose à leur […]
(RSF/IFEX) – Le 1er juin 2003, Mustapha Bakri, rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Al Ousbou », et son frère Mahmoud Bakri, journaliste pour la même publication, ont été condamnés à un an de prison pour « diffamation » et incarcérés le lendemain.
« Nous demandons la libération immédiate de ces journalistes. Si la justice a quelque chose à leur reprocher, qu’elle leur inflige une amende mais en aucun cas une peine de prison », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. « A l’heure où l’Egypte veut se doter d’un Conseil des droits de l’homme et où il est question d’annuler les Cours de sûreté de l’Etat, il serait vraiment préjudiciable, pour l’image du pays, d’incarcérer des journalistes pour des délits de presse », a-t-il ajouté. Il a rappelé que, dans un document du 18 janvier 2000, Abid Hussain, le Rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, a demandé « à tous les gouvernements de veiller à ce que les délits de presse ne soient plus passibles de peines d’emprisonnement, sauf pour des délits tels que les commentaires racistes ou discriminatoires ou les appels à la violence (…) l’emprisonnement en tant que condamnation de l’expression pacifique d’une opinion constitue une violation grave des droits de l’homme ».
La Cour de cassation a confirmé, le 1er juin, une peine de un an de prison (prononcée il y a trois ans) à l’encontre de Mustapha et Mahmoud Bakri, respectivement rédacteur en chef et journaliste de l’hebdomadaire « Al Ousbou » (consulter une alerte de l’IFEX du 25 mai 2001). Les deux hommes ont été condamnés pour avoir « diffamé » Mohammed Abdel Al, chef du parti d’opposition de la Justice sociale et directeur du journal « Al-Watan Al-Arabi », en l’accusant de corruption sans fournir de preuves. Ce dernier a été condamné, dans le cadre d’une autre affaire, le 25 mai, à dix ans de prison par la Haute Cour de sûreté de l’Etat pour avoir accepté des pots-de-vin de patrons d’entreprise qu’il promettait de ne jamais critiquer dans son journal. Les journalistes ont été incarcérés le 2 juin à la prison de Tora (sud du Caire).