(RSF/IFEX) – Le 19 décembre 2005, le président Hosni Moubarak a fait part, devant le Parlement, de son intention de combattre les atteintes à la liberté de la presse. Au même moment pourtant, des journalistes continuaient d’être inquiétés en raison de leur travail. « Chaque année, Hosni Moubarak affirme que l’Etat égyptien cessera de s’en prendre […]
(RSF/IFEX) – Le 19 décembre 2005, le président Hosni Moubarak a fait part, devant le Parlement, de son intention de combattre les atteintes à la liberté de la presse. Au même moment pourtant, des journalistes continuaient d’être inquiétés en raison de leur travail.
« Chaque année, Hosni Moubarak affirme que l’Etat égyptien cessera de s’en prendre systématiquement aux journalistes. Et chaque année, les violations à leur encontre se font plus nombreuses, a déclaré Reporters sans frontières. Il est plus que temps que le chef de l’Etat tienne ses promesses et mette en application les réformes sur la dépénalisation des délits de presse qu’il avait annoncées en 2004. »
Le 14 décembre 2005, Mohamed Abdul-Latif et Manal Lashin, journalistes du quotidien indépendant « Al Fajr » (« L’Aube »), ont été condamnés respectivement à six ans et quatre ans d’emprisonnement, ainsi qu’à des amendes. En août, les deux journalistes avaient rédigé des articles dénonçant un cousin du député Emad El-Gelda, qui aurait payé un homme afin qu’il purge une peine de prison à sa place. Le parlementaire avait porté plainte contre les journalistes mais ces derniers n’avaient pas été informés de cette procédure. Ils n’ont appris leurs condamnations, mentionnées dans un journal, bien après que le verdict avait été prononcé. Mohamed Abdul-Latif et Manal Lashin ont pris des avocats et payé une caution. Ils passeront devant une autre juridiction le 15 février 2006.
Le 22 décembre, 2005, Mona El-Tahawi, chroniqueuse pour le quotidien « Al-Sharq Al-Awsat », a été convoquée par la sécurité d’Etat. L’officier qui l’a interrogée lui a posé des questions sur la manière dont elle a couvert, dans ses articles, les dernières élections législatives. La journaliste, qui écrit également pour des quotidiens internationaux (parmi lesquels l' »International Herald Tribune ») aurait été convoquée en raison de ses liens avec ces journaux occidentaux. Pour Mona El-Tahawi, cette convocation est une mise en garde.