Dadou Etiom et Guy Ngiaba ont été jetés en prison depuis mardi 27 novembre 2012 par des agents du parquet de grande instance de Bandundu après leur confrontation avec M. Boniface Ntwa, président de l’Assemblée provinciale qui les poursuit pour « imputations dommageables ».
MISE À JOUR: Deux journalistes quittent la prison après neuf jours de détention (JED, 6 décembre 2012)
(JED/IFEX) – 4 décembre 2012 – Journaliste en danger (JED) est profondément indignée par l’incarcération à la prison centrale de Bandundu de Dadou Etiom et Guy Ngiaba, respectivement journaliste de Nzondo TV, une chaîne privée émettant à Bandundu, chef-lieu de la province portant le même nom (Sud-ouest de la RDC) et correspondant de Télé 50, une chaîne émettant à Kinshasa, capitale de la RDC, à Bandundu.
Selon les informations parvenues à JED, Etiom et Ngiaba ont été jetés en prison depuis mardi 27 novembre 2012 par des agents du parquet de grande instance de Bandundu après leur confrontation avec M. Boniface Ntwa, président de l’Assemblée provinciale qui les poursuit pour « imputations dommageables ».
Dadou Etiom a animé, vendredi 2 novembre 2012, une émission intitulée « Référendum » au cours de laquelle était intervenue Guy Ngiaba. Les deux journalistes ont, au cours de cet émission, dénoncé la gestion de M. Boniface Ntwa en l’accusant de ne vouloir pas réunir les députés provinciaux en plénière par peur d’une motion de défiance.
Contacté par JED, M. Boniface Ntwa a déclaré avoir saisi officiellement le coordonateur de l’instance de régulation des médias (CSAC) en province, en réservant notamment copie au procureur de la République. « Les deux journalistes ont, dans leur émission, critiqué la gestion du bureau de l’Assemblée provinciale en donnant même la date à laquelle ce bureau va tomber. Il s’agit de la manipulation et de l’intoxication. Le parquet a déjà instruit le dossier après avoir visualisé la cassette de l’émission incriminée », a affirmé le président de l’Assemblée provinciale.
JED condamne vigoureusement l’instrumentalisation manifeste de la justice par un détenteur de pouvoir, et exige des autorités judiciaires de cette province, la libération de ces deux journalistes qui doivent absolument bénéficier de la présomption d’innocence avant l’aboutissement de la procédure judiciaire engagée contre eux.