(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au Procureur général, Pap Cheyassin Seck, RSF s’est inquiétée du harcèlement dont font l’objet Baba Galleh Jallow et Alhagie Mbye, respectivement rédacteur en chef et journaliste du bi-hebdomadaire privé « The Independent ». RSF a demandé au procureur général de lui communiquer les motifs exacts de la récente interpellation des deux […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au Procureur général, Pap Cheyassin Seck, RSF s’est inquiétée du harcèlement dont font l’objet Baba Galleh Jallow et Alhagie Mbye, respectivement rédacteur en chef et journaliste du bi-hebdomadaire privé « The Independent ». RSF a demandé au procureur général de lui communiquer les motifs exacts de la récente interpellation des deux journalistes de « The Independent ». Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation, a souligné que « le harcèlement par la police et la justice de ‘The Independent’, depuis sa création en mai 1999, est un signe de la mauvaise volonté du gouvernement gambien à accepter qu’une presse indépendante et critique puisse exister dans le pays ».
Selon les informations recueillies par RSF, Baba Galleh Jallow et Mbye ont été interpelés, le 25 juillet 2000 à midi (heure locale), par des policiers en civil et détenus au commissariat de police de la capitale Banjul. Ils ont été libérés dans la soirée, en échange d’une caution d’environ 2 500 euros (2 300 $US). La police les a interrogés à propos d’un article publié dans « The Independent » daté du 14 au 16 juillet. La première partie de l’article, intitulé « Grève de la faim à la prison Mile Two », traitait d’une grève de la faim qui aurait eu lieu dans la prison « Mile Two ». Dans la seconde partie, le journaliste affirmait qu’une vingtaine de personnes étaient emprisonnées depuis parfois des années, sans jamais avoir été jugées. Les journalistes n’ont pas été inculpés mais sont obligés de se présenter tous les matins au commissariat.
RSF a rappelé que le harcèlement de « The Independent » n’a jamais cessé depuis sa création, en mai 1999. Ainsi, le premier numéro n’avait pu paraître que le 5 juillet, suite à diverses tracasseries administratives. Moins d’un mois plus tard, un de ses journalistes, N.B Daffeh, avait été arrêté par l’Agence National de Renseignement (ANR, sécurité intérieure). Peu après, le 23 juillet 1999, le journal avait été fermé par la police pendant plusieurs jours. Enfin, le 27 décembre 1999, Baba Galleh Jallow, Alagy Yorro Jallow et N.B. Daffeh, respectivement directeur de publication, rédacteur en chef et journaliste, avaient été arrêtés et détenus durant une journée. Ils avaient été inculpés, le lendemain, de « diffamation ».