(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre sri lankais de l’Intérieur, John Amaratunga, RSF a exprimé son indignation après la tentative d’assassinat perpétré contre Dharmaratnam Sivaram, directeur du site d’information Tamilnet. RSF a demandé au ministre de tout mettre en oeuvre pour que les auteurs de cette lâche attaque soient identifiés et punis. « Alors […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre sri lankais de l’Intérieur, John Amaratunga, RSF a exprimé son indignation après la tentative d’assassinat perpétré contre Dharmaratnam Sivaram, directeur du site d’information Tamilnet. RSF a demandé au ministre de tout mettre en oeuvre pour que les auteurs de cette lâche attaque soient identifiés et punis. « Alors que l’idée d’une trêve est en train de s’imposer dans le pays, les journalistes tamouls devraient pouvoir également travailler en toute sécurité », a déclaré Robert Ménard, le secrétaire général de l’organisation. RSF a enfin rappelé que le précédent gouvernement porte une part de responsabilité dans l’incident puisque la presse publique avait, en juin 2001, accusé Sivaram d’être un « espion » des Tigres tamouls. À l’époque, RSF avait vivement « protesté » et s’était « inquiétée de ces accusations qui mettaient gravement en danger » la vie du journaliste.
Selon les informations obtenues par RSF, des inconnus ont poignardé et frappé, dans la soirée du 26 décembre, Sivaram, directeur du site d’information Tamilnet, et M. Wijetharan, journaliste du quotidien indépendant en tamoul « Thinakathir » (La lumière du jour), à Batticaloa (est du pays). Alors que Sivaram rédigeait son dernier article pour l’édition du jour de Tamilnet, un groupe d’hommes armés de matraques et de couteaux s’est introduit dans les locaux du « Thinakathir », publié à Batticaloa. Les agresseurs se sont précipités vers le journaliste et l’ont frappé à la tête. Avant de quitter les lieux, ils ont agressé Wijetharan et saccagé les bureaux du journal. La police est arrivée quelques minutes après leur fuite. Sivaram a été transféré à l’hôpital de la ville. Une blessure qui lui avait été infligée à la tête a nécessité six points de suture. Quelques heures plus tard, la police a annoncé avoir arrêté trois suspects mais sans révéler ni leur identité ni leurs motifs.
Tamilnet est le plus connu des sites d’information sur la situation politique et militaire et les droits de l’homme dans les zones ravagées par la guerre entre l’armée et les Tigres tamouls.
Le 17 juin, le quotidien en tamoul « Thinakaran », le quotidien en cinghalais « Divaina » et le quotidien en anglais « Daily News » (édité par le groupe de presse gouvernemental Lake House), ont affirmé que Sivaram et Vasantharaja avaient été cités dans un magazine en ligne, « The Global Spy Magazine », comme des espions ou des sympathisants des Tigres tamouls. En une du « Thinakaran », se trouvaient une photographie de Sivaram et un article qui le rendait responsable du meurtre de deux hommes accusés de trahison par les Tigres tamouls. Le lendemain, deux inconnus vraisemblablement armés auraient tenté de s’introduire au domicile de Sivaram, où ce dernier ne réside que très épisodiquement de peur de représailles. À la fin du mois, le journaliste s’est installé à Batticaloa (ville à majorité tamoule).
En octobre 2000, Nimalarajan, journaliste tamoul et collaborateur de la British Broadcasting Corporation (BBC) basé à Jaffna (nord du pays), avait été assassiné. Un mois plus tard, un ministre du gouvernement et président d’un parti tamoul avait justifié le meurtre par les relations que le journaliste entretenait avec les Tigres tamouls. Quatorze mois après l’assassinat, ses auteurs n’ont toujours pas été arrêtés (consulter des alertes de l’IFEX du 19 octobre, 19 et 6 avril 2001, 10 novembre et 20 octobre 2000).