(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Shahroudi, RSF a exprimé sa vive inquiétude au sujet des poursuites engagées contre deux journalistes, Emadoldin Baghi du quotidien « Fath » et Hamid-Reza Kaviani de l’hebdomadaire « Asr-e-ma », ainsi que contre le directeur du quotidien « Mocharekat » et frère du président de la République, Mohammed-Reza Khatami. […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Shahroudi, RSF a exprimé sa vive inquiétude au sujet des poursuites engagées contre deux journalistes, Emadoldin Baghi du quotidien « Fath » et Hamid-Reza Kaviani de l’hebdomadaire « Asr-e-ma », ainsi que contre le directeur du quotidien « Mocharekat » et frère du président de la République, Mohammed-Reza Khatami. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé à Shahroudi « d’user de son influence afin que les poursuites soient abandonnées ». L’organisation a rappelé que « depuis le début de l’année 1999, huit journalistes, tous de tendance réformatrice, ont été arrêtés. Trois sont actuellement en prison ».
À la suite de la tentative d’assassinat, le 12 mars 2000, de Saïd Hajarian, proche du président Mohammed Khatami et directeur du quotidien réformateur « Sohb-e-emrouz », le ministre des Renseignements, Ali Younessi, a interdit à la presse de diffuser « toute information non-officielle, des rumeurs, ainsi que des analyses tendancieuses des médias étrangers au sujet des agresseurs de Hajarian ». La plupart des quotidiens réformateurs ont critiqué ce « black-out » imposé à la presse et ont décidé de ne pas tenir compte de cette interdiction.
En réaction, le 19 mars, Baghi a été convoqué par le ministère des Renseignements. Le 2 avril, il a comparu devant le tribunal révolutionnaire pour la publication d’informations sur la tentative d’assassinat sur Hajarian. Le 5 avril, c’est au tour de Mohammed-Reza Khatami, d’être interrogé par le tribunal de la presse suite à plusieurs plaintes dont celles de la police et du Conseil des Gardiens pour cette même affaire.
Quant à Kaviani, il doit comparaître le 28 juin prochain devant le tribunal spécial du clergé pour son livre-enquête « À la recherche des criminels » sur les meurtres en série d’intellectuels fin 1998. Les principales informations contenues dans cet ouvrage avaient déjà été publiées dans « Asr-e-ma » en 1999.