(JED/IFEX) – Serges Nibizi et Domitile Kiramvu, rédacteur en chef et journaliste à la RPA (Radio publique africaine), station privée émettant à Bujumbura, capitale du Burundi, ont été interpellés, le 22 novembre 2006, par le Parquet général de Bujumbura, avant d’être transférés en fin d’après-midi à la prison centrale de Mpimba où ils sont en […]
(JED/IFEX) – Serges Nibizi et Domitile Kiramvu, rédacteur en chef et journaliste à la RPA (Radio publique africaine), station privée émettant à Bujumbura, capitale du Burundi, ont été interpellés, le 22 novembre 2006, par le Parquet général de Bujumbura, avant d’être transférés en fin d’après-midi à la prison centrale de Mpimba où ils sont en détention.
Selon les informations recueillies par Journaliste en danger (JED), les deux journalistes et un troisième, Palice Ndimurukundo, ont été convoqués au Parquet général puis auditionnés par les magistrats Liévin Macuni et Pierre Claver Ndikukira. Il leur est reproché « d’avoir violé le secret de l’instruction » en diffusant, le 21 novembre, une information relative au prétendu coup d’Etat contre les institutions élues. Plusieurs personnalités, dont Domitien Ndayizeye et Alphonse-Marie Kadege, ancien président et vice-président, sont poursuivies dans le cadre de cette affaire dont le procès débute le 24 novembre.
Pour les journalistes, il ne s’agit pas d’une violation du secret de l’instruction car l’information incriminée avait été publiée dans l’édition n°105 du journal « Intumwe », propriété de Willy Nyamitwe, conseiller principal en matière de communication du Président de la République.
A l’issue de cette audition, Nibizi et Kiramvu ont été placés en détention préventive tandis que Ndimurukundo a été laissé en liberté.
Kiramvu et Nibizi avaient déjà été interpellés, le 2 et le 4 octobre. Ils étaient accusés de « diffusion du secret de la sûreté de d’Etat », pour avoir diffusé, le 29 août, un communiqué faisant état de l’attaque imminente du palais présidentiel et du domicile de Hussein Rajabu, chef du parti au pouvoir, par des éléments de la police (consulter l’alerte de l’IFEX du 3 octobre 2006).
Lors de cette première audition, le Parquet avait exigé des journalistes de fournir l’identité de leurs sources, alors que la loi régissant la presse au Burundi permet aux journalistes de ne point dévoiler la source de leurs informations.