(JED/IFEX) – Le vendredi 14 avril 2000, le Conseil de sécurité d’État (CSE) a signifié à Jean-René Mputu Biduaya, directeur des informations à RAGA, et Jean-René Lumbana Kapasa, directeur des programmes à Radiotélévision Kin Malebo (RTKM), qu’il leur est interdit de quitter la ville de Kinshasa jusqu’à nouvel ordre. Les responsables du CSE, service de […]
(JED/IFEX) – Le vendredi 14 avril 2000, le Conseil de sécurité d’État (CSE) a signifié à Jean-René Mputu Biduaya, directeur des informations à RAGA, et Jean-René Lumbana Kapasa, directeur des programmes à Radiotélévision Kin Malebo (RTKM), qu’il leur est interdit de quitter la ville de Kinshasa jusqu’à nouvel ordre. Les responsables du CSE, service de sécurité attaché à la présidence de la République démocratique du Congo (RDC), ont motivé leur décision par une nécessité de permettre l’aboutissement d’une enquête initiée dans une affaire impliquant les deux journalistes précités.
Il est reproché à Mputu Biduaya et Lumbana Kapasa d’avoir reçu sur leurs chaînes privées de télévision, le dimanche 9 avril, Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza, ambassadeur de la RDC en Arabie Saoudite.
Au cours des émissions « Temps forts » de RTKM et « À vous la parole » de RAGA, diffusées le 9 avril, respectivement à 12:00 et à 19:00 (heure locale), Kyungu, ancien gouverneur de la province du Katanga et ancien ambassadeur au Kenya, avait sévèrement critiqué la manière dont la RDC est gouvernée. Kyungu avait notamment soutenu que la population n’accorde plus aucun crédit au gouvernement du président Kabila. Kyungu a été arrêté par la suite à Kinshasa, à cause de ces propos.
Le mardi 11 avril, Mputu Biduaya a été brièvement interpellé avant d’être entendu par le directeur de l’Agence nationale de renseignements (ANR) pour la ville de Kinshasa. Ce dernier lui a fait remarquer que le parti politique de Kyungu (Union des fédéralistes et des républicains indépendants, UFERI) n’étant pas autorisé à fonctionner. Il n’a pas le droit de parler de la politique à la télévision.
Le vendredi 14 avril, Mputu Biduaya et Lumbana Kapasa ont été entendus par le conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité, Nono Lutula. Mputu Biduaya a été enfermé dans un cachot pendant quelques heures jusqu’à ce qu’il a fait remettre la cassette contenant l’enregistrement de l’émission incriminée au CSE.