(JED/IFEX) – Médard Ndinga Masakuba et François Mada, respectivement éditeur-directeur et directeur de publication du journal « La Manchette », bihebdomadaire paraissant à Kinshasa, ont été interpellés, menottés et acheminés, le 31 mars 2005 en fin d’après midi, au cachot du Parquet près le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Kalamu, par six agents de la Police judiciaire […]
(JED/IFEX) – Médard Ndinga Masakuba et François Mada, respectivement éditeur-directeur et directeur de publication du journal « La Manchette », bihebdomadaire paraissant à Kinshasa, ont été interpellés, menottés et acheminés, le 31 mars 2005 en fin d’après midi, au cachot du Parquet près le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Kalamu, par six agents de la Police judiciaire de ce Parquet.
Les deux journalistes ont passé la nuit dans le cachot du Parquet sans avoir été entendus sur procès verbal. C’est seulement le 1er avril à midi (heure locale) qu’ils ont été entendus par un magistrat au sujet de deux articles parus dans les éditions n° 661 et 662 de leur journal. Ces deux articles font état d’un conflit de succession au trône qui oppose deux chefs coutumiers dans le territoire de Bulungu, province de Bandundu (Ouest).
Les journalistes sont poursuivis pour « imputations dommageables » à l’endroit de Biba Ngola, un des deux prétendants chefs coutumiers du territoire de Bulungu, pour l’avoir traité d' »esclave » dans les articles incriminés. Les deux journalistes ont été libérés le 1er avril vers 15h30 avec instruction de se présenter à nouveau, le 5 avril à 9h00, devant le magistrat instructeur.
Dans son édition n° 661, parue le 28 janvier sous la plume de Louis Jean Pierre Mashua, deuxième prétendant chef coutumier de Bulungu, « La Manchette » a publié un article intitulé « Quand le vice-ministre crée la confusion : Paul Musafiri (Ndlr. : vice-ministre de l’Intérieur en RD Congo) mord à l’hameçon de Biba, pourtant esclave du clan Kingoma ». Mashua relate les modalités de succession au trône dans la culture du peuple Songo dont il est membre.
Revenant sur cette affaire, le journal s’est rétracté, dans l’édition n° 662 du 1er février, dans un autre article intitulé « Le vice-ministre Paul Musafiri n’a jamais pactisé avec Biba : il se dit surpris par le chantage de cet esclave du clan Kingoma ». Dans cet article signé par Moïse Bel’Ami, on peut lire : « Ce n’était qu’une fausse alerte. Le vice-ministre de l’intérieur chargé des affaires coutumières n’a jamais pactisé avec M. Biba, cet esclave du clan Kingoma dans le territoire de Bulungu, district du Kwilu, province du Bandundu en divagation en pleine capitale. . . ».